Ce fragment, de la chapelle funéraire de la tombe de Nebamon, est surement la plus belle scène de chasse dans les marais de toute la peinture égyptienne. Elle a été reproduite dans de nombreux ouvrages, sur "l'art" qui traitent de l'Egypte ancienne. Nebamon s'apprête à lancer son bâton de jet sur les volatiles, tandis qu'un chat s'occupe de récupérer les proies assommées.
Les fresques de la tombe de Nebamon sont typique de l'art formel égyptien parce qu'elles présentent une vue hautement élaborée de la vie, qui peut être lue à la fois littéralement et symboliquement. Littéralement, la fresque énonce un mode de vie luxueux avec réceptions, banquets, musique et danse, sans oublier les plaisirs aristocratiques de la pêche et de la chasse aux gibiers aquatiques. Même sur le plan, certains détails sont manifestement calculés pour obtenir un filet artistique plutôt que pour saisir l'image photographique de la réalité : les personnages peuvent être présentés à différentes échelles, les nids d'oiseau sont perchés sur les corolles des fleurs et le chat de la scène de chasse bondit d'un esquif de roseaux où Nebamon, sa femme, sa fille et un oiseau vivant naviguent sur celui-ci.
Ces exemples de licence artistique doivent suggérer à l'observateur moderne la signification sous-jacente et la destination des fresques et du mobilier funéraire : dans le tombeau, tout doit permettre au propriétaire d'obtenir la meilleure des vie possibles dans l'au-delà. Chaque détail de la scène se rattache symboliquement à la destination d'une chapelle funéraire, lieu où le défunt recevait la nourriture et la boisson, donc -détail crucial- la garantie de sa survie.
Ainsi, la scène de chasse renvoie à la "chasse" du dieu du Chaos, Seth, par le dieu de l'Ordre, Horus, dans le triomphe de celui-ci sur celui-là.
Sur la frêle barque de papyrus ont prit place : l'épouse, la fille, Nebamon, un oiseau, ainsi que le chat qui chasse.
La fille de Nebamon, assise en tailleur, est coiffée de la mèche de l'enfance.
Elle porte des boucles d'oreilles, un large collier, des bracelets et un pendentif.
Elle tient dans sa main gauche un bouquet, composé de boutons et de fleurs de lotus, et de sa main droite, elle tient la jambe de son père.
Un canard vivant est debout sur la barque.
Le chat, qui a capturé deux oiseaux et les maintient dans ses pattes arrières et avants, agrippe l'aile d'un autre oiseau.
Un papillon vole au-dessus du pied de Nebamon.
La barque avance dans les marais, représentés par une touffe de papyrus aux ombelles déployées.
La masse confuse des oiseaux forme le même contrepoint pour le possesseur de la tombe que la foule des Etats ennemis pour le pharaon victorieux dans les scènes de triomphe royal.
Nebamon attrape trois volailles par les pattes.
Le bâton de jet est brandi par Nebamon.
Une bouquet de lotus, composé de deux boutons et d'une fleur, est porté sur l'épaule droite de Nebamon.
L'épouse, coiffée d'une perruque bouclée, maintenue par un bandeau, et portant sur le haut du crâne un cône à parfum et un bouquet de lotus, porte un bouquet garni, dans sa main droite. De grandes boucles d'oreilles, sous forme d'anneaux, un large collier, donnent à l'épouse une sensualité certaine.
Nebamon, coiffé d'une perruque bouclée, le collier ousekh ornant son cou, des bracelets aux poignets, est vêtu d'un simple pagne.
De nombreux papillons se mélangent aux oiseaux.
Sur les ombelles de papyrus un échassier protège son nid.
Le chat, lors de cette chasse est en possession de trois oiseaux : deux dans les pattes et le troisième dans sa bouche.
La fille de Nebamon.
L'épouse de Nebamon.
Détail du visage de Nebamon.
Oiseaux et papillons.
Trois oiseaux capturés par Nebamon.
Le nid est garni d'œufs dans l'attente de l'éclosion.
Le chat a attrapé un oiseau par une aile.
Oiseaux et papillons.
Papillon.
Oiseaux capturés par le chat.