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Trois
colonnes de textes suivent la seconde vignette, les hiéroglyphes sont
orientés vers la droite.
la
première située à droite a un visage humain, la barbe divine orne son
menton, elle se nomme Amsit,
la
deuxième à tête de singe est Hapy,
la
troisième à tête de chien est Douamoutef,
et
enfin la quatrième à tête de faucon se nomme Qebehsenouf. Ce
sont les fils d’Horus. Si nous traçons une ligne passant sur le sommet
du crâne de ces quatre divinités, nous nous apercevons qu’elles ont un
ordre de grandeur décroissant (du dieu Amsit vers Qebehsenouf ). Sur les
vignettes des sarcophages ou «Livre des Morts», les quatre fils d’Horus
sont souvent représentés dans cet ordre. Amsit est toujours placé le
premier, ses "frères", qui suivent, peuvent alterner l'ordre.
Amsit est coiffé d’une perruque qui descend dans son dos, les trois
autres divinités portent un masque à leur effigie. Lors des rituels
religieux ou funéraires, les prêtres officiants portaient un masque
personnifiant le dieu qu’ils étaient censés représentés. Amsit, Hapy,
Douamoutef et Qebehsenouf sont les fils d’Horus, leur mère étant la déesse
Isis. Chapitre 112 du «Livre
des Morts»:
« ...quant
à Amsit, Hapy, Douamoutef, Qebehsenouf, Horus est leur père et Isis
leur mère... » Lors
de la momification, les viscères étaient sortis du corps afin d’éviter
la putréfaction et placés après traitement conservateur dans des vases
que nous appelons canopes. Les différents viscères étaient sous la
protection des fils d’Horus :
Amsit
protégeait le foie,
Hapy
l’estomac,
Douamoutef
les poumons, la langue,
Qebehsenouf
les intestins. En
règle générale les reins, la rate, les organes génitaux féminins
restaient à l’intérieur du corps. Les
fils d’Horus dans leur rôle protecteur étaient associés aux déesses
protectrices : Isis, Nephthys, Neith et Selkis. Les couples étaient formés
ainsi :
Isis - Amsit
Nephthys - Hapy
Neith - Qebehsenouf (celui qui rafraîchit)
Selkis - Douamoutef (celui qui aime sa mère) Le
nom des déesses est parfois inscrit sur la panse des vases canopes. La
panse du vase, reflet de la féminité, associée au couvercle à
l’effigie d’un dieu masculin nous donne les deux principes - mâle et
féminin - nécessaires à la vie. Jusqu’au règne de Toutankhamon les
bouchons des vases étaient à tête humaine, après le règne de ce roi
les bouchons seront à l’effigie des quatre fils d’Horus. Le plus
ancien modèle connu de ces récipients renfermant les viscères date de
la IV° dynastie. Il s’agit d’une cuve rectangulaire en albâtre,
cloisonnée en quatre compartiments et fermée par une dalle, elle
appartient à la Reine Hétéphéres, l’épouse du pharaon Snefrou et mère
de Khéops. C’est le premier exemple connu d’éviscération avec
conservation des organes. A
la troisième période intermédiaire (XXIe / XXVe
dynastie, 1069-664), les viscères jusque-là placés dans les vases
canopes, sont désormais réintroduits dans la cavité abdominale après
avoir été momifiés et enveloppés de lin. Des amulettes figurant les
quatre fils d’Horus les accompagnent pour jouer le rôle protecteur.
Malgré cette innovation, on continue de sculpter des vases canopes, mais
ce sont des simulacres de vases, des blocs de pierre pleins, leur présence
étant seulement une référence à la tradition.1 1 Françoise DUNAND et Roger LICHTENBERG. Les momies et la mort en Égypte. Editions Errance. |