Le dieu Osiris |
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Le dieu Osiris
porte les attributs royaux : le fouet et le flagellum, il est coiffé de
la couronne atef. Il est
représenté debout sur un socle de Maât, la justice, la vérité et
l'ordre. De chaque côté d'Osiris nous trouvons la "nébride". Ce mystérieux sac de peau d’animal, sans tête ni pattes arrières, gonflé comme une outre et suspendu à une hampe, a été désigné sous le nom de nébride par les égyptologues. Les anciens Égyptiens appelaient ce sac de peau « imy-out » (imy-wt), terme qui est également une épithète d’Anubis. Cet objet est associé à Anubis, le dieu de l’embaumement et de la renaissance, c’est pourquoi il est représenté souvent devant Osiris. Selon le mythe osirien, Anubis a recueilli les humeurs qui s’écoulent du corps d’Osiris, lors de la restitution du corps de celui-ci, dans une dépouille animale. Selon la tradition égyptienne elle représente la peau de la déesse vache Heset ou la peau du dieu Seth transformé en panthère. On suppose que dans les temps très reculés le cadavre du roi était mis dans une peau de taureau et pressé, jusqu’à ce qu’il fut entièrement desséché et momifié. Le mot imy-out signifie : « ce qui est à l’intérieur d’out », Out étant Anubis le seigneur des funérailles. Le passage à travers une peau d’animal fut pour beaucoup de peuples le cheminement pour un renouvellement, un nouvelle naissance. A la manière de la chrysalide qui permet à la chenille de devenir papillon, la nébride devient pour le défunt le cocon dans lequel il va subir toutes les transformations qui lui permettent d’accéder à sa nouvelle vie, tout comme cela fut fait pour Osiris. Le passage dans cette peau fait allusion au passage du soleil dans le corps de la déesse Nout, la vache céleste, pour renaître au matin. Devant le dieu un bouquet de lotus, avec fleur et boutons, et une cruche sont posés sur un guéridon. Deux yeux oudjat sont représentés de part et d'autre de la tête d'Osiris. Très prisé des Égyptiens pour sa signification, il était reproduit sur les cercueils, dans les tombes, dans les temples, sur le « Livre des Morts ». Il est confectionné sous forme de bijoux, d’amulettes... Dans la cosmogonie héliopolitaine, le dieu Seth, jaloux de l’héritage de son frère Osiris, tua ce dernier et s’empara de l’Égypte. Le fils d’Osiris, le jeune dieu Horus devenu adulte, en héritier légitime réclama le Double Pays (un des noms de l’Égypte) à son oncle. De violents combats les opposèrent et dans un duel particulièrement âpre, Seth réussi à arracher un œil à son neveu Horus L’organe blessé fut recueilli par le divin Thot qui le restitua en parfait état à son propriétaire. Depuis cet œil sain est devenu un symbole aux signes multiples. Image de la santé retrouvée, de la plénitude de ce qui est complet, l'œil sera utilisé comme amulette aux vertus prophylactiques. Dans les rites funéraires l’œil aura une place importante. En tant qu’œil sain et reconstitué après la blessure, il sera l’amulette protectrice qui aidera le défunt à passer de l’ultime blessure, la mort, à sa nouvelle mise au monde dans l’au-delà. L’œil oudjat sera placé sur la momie comme amulette protectrice. Offrande funéraire par excellence, on en retrouvera un grand nombre dans les tombes. L’œil oudjat peut revêtir d’autres aspects puisqu’on peut le voir muni d’une aile de faucon ou de vautour et même d’un ou deux bras. L’œil oudjat porte aussi le nom « d’œil sacré » dans les textes. L’œil oudjat est montré comme un œil humain fardé, mais sa partie inférieure offre le dessin stylisé de la tache noire et des plumes que l’on voit sous l’œil du faucon prédateur. Dans le domaine astronomique l’œil oudjat est le symbole lunaire par excellence, il est la progression complétant le disque nocturne. Dans l’idéologie royale il représente l’éternel renouvellement de la royauté divine. Dans le chapitre 17 du « Livre des Morts » un passage mentionne :
« ...
j’ai reconstitué l’œil après qu’il eut été diminué, ce jour
de la lutte des
deux Compagnons. Le chapitre 140
du « Livre de Morts » fait allusion aux phases de la lune :
« Livre
de ce qui doit être fait, le deuxième mois d’hiver, le dernier jour,
quand l’œil sacré est plein le deuxième mois d’hiver, le dernier
jour... » |