Les récents travaux
à Tanis, permettent d'avoir une vision plus claire de la cité antique qui
vécut au rythme des vicissitudes de l'histoire de la [roisième période
intermédiaire égyptienne troisième période intermédiaire puis de la Basse
époque égyptienne Basse Epoque. Outre le temple d'Amon qui était orné d'au
moins onze obélisques placés par paires ou bien par groupe, l'enceinte
comportait un lac sacré et la nécropole royale qui fut utilisée par les
pharaons des Dynasties égyptienne XXIème et XXIIème.
Une enceinte consacrée à Mout jouxte l'enceinte d'Amon.
Le principal temple est consacré à Amon et sa fondation date de la XXIème
dynastie égyptienne, bien que des traces repérées sur le site suggèrent
qu'un établissement initial existait au Nouvel Empire égyptien Nouvel
Empire. Ce grand temple ne cessa d'être embelli par les souverains des
dynasties suivantes à l'instar du temple d'Amon-Rê de Karnak.
En effet comme lui, le temple orienté est-ouest occupe le centre de
l'enceinte principale du site de Tanis. S'étendant sur une longueur de près
de 400 mètres pour une façade de 100 mètres de largeur, il ouvrait à l'ouest
par un grand portail édifié par Sheshonq III encadré de colosses et statues
royales qui était suivi par une avant cour précédant un premier Pylône de
temple égyptien pylône édifié par Osorkon II. Dans cette avant-cour, une
colonnade palmiforme formant un kiosque monumental précédait une première
paire d'obélisques. Ces colonnes monolithes sont probablement des remplois
de l'ancien empire comme beaucoup d'éléments retrouvés à Tanis. En effet la
capitale fut construite à l'aide des matériaux d'autres cités comme
notamment celles de Pi-Ramsès, la capitale de Ramsès II, et d'Avaris ville
qui jouxtait ce même site. Des éléments de son ancien temple de Seth furent
retrouvés à Tanis et la grande porte de Sheshonq est constituée de blocs
parfois colossaux qui portent au verso les décors désormais cachés des
temples de la capitale de la XIXème et XXème dynastie.
Les tombes royales dont l'emplacement est juste au sud de l'avant cour
marquaient un déplacement de la nécropole royale au cœur du temple
dynastique. Ce choix signe une période nouvelle pour les dynasties royales
qui se succéderont alors en Égypte antique. En effet, l'abandon de Thèbes
dès la XXIème dynastie comme nécropole royale officielle achevait
de tourner la page du Nouvel Empire et de l'ère Ramesside qui s'était
vue plongée dans un chaos et une insécurité telle que les prêtres d'Amon
eux-mêmes sous le pontificat des grands prêtres [[Hérihor]] et [[Pinedjem]]
cachèrent les dépouilles royales en deux endroits différents, attestant que
dès cette époque les trésors royaux avaient été pillés. La royauté s'était
définitivement fixée au cœur du Delta du Nil, déjà à Pi-Ramsès aux deux
précédentes dynasties, et lorsqu'elle fut revendiquée par Smendès se
réclamant de la succession du dernier des Ramsès, le choix fut fait de
fonder une nouvelle capitale qui comprendrait en son cœur la nécropole
royale, gage d'une sécurité recouvrée.
À dater de cette époque les tombes royales seront systématiquement
installées dans les temples des différentes capitales qui se succédèrent, et
en cela les Dynastie des Ptolémées poursuivirent mais cette fois à
Alexandrie, l'exemple des Pharaons.
La découverte des tombes des XXIème et XXIIème
dynasties confirmaient d'une part les textes anciens qui attestent une
nécropole royale également à Saïs, mais éclairent d'un jour nouveau cette
période qui par bien des égards est la digne héritière de l'époque ramesside
bien que cet héritage fut réutilisé en grande partie aux fins des nouveaux
monarques.
En effet, leurs tombes comportent-elles aussi des blocs au nom de Ramsès II
et de ses successeurs, qui furent débités et retaillés pour former les
parois internes des sépultures décorées pour les nouveaux souverains. De
même la plupart des obélisques viennent de la ville des Ramsès.
On peut encore distinguer aujourd'hui les principales parties du temple
grâce à la présence de ces grands obélisques - effondrés - qui marquaient
les différents Pylône du temple comme d'autres temples à caractère solaire.
Ils forment d'ailleurs l'un des aspects les plus spectaculaires du site de
Tanis. Les archéologues en ont dénombrés une vingtaine.
Cette accumulation de vestiges de différentes époques participa à la
confusion des premiers archéologues qui virent en Tanis la ville des temps
bibliques dans laquelle les hébreux auraient subit l'esclavage de Pharaon.
Pierre Montet en inaugurant ses grandes campagnes de fouilles dans les
années 1930 partait du même postulat espérant ainsi découvrir les traces qui
confirmeraient les récits de l'Ancien Testament. Ses fouilles allaient peu à
peu infirmer cette hypothèse même s'il en fut encore longtemps le défenseur.
Il fallut attendre la découverte de Qantir Pi-Ramsès pour que la place de
Tanis soit enfin restituée dans la longue chronologie des sites du delta.
Au delà du premier pylône datant d'Osorkon II se trouvait une deuxième cour
avec à nouveau une paire d'obélisques précédant un deuxième Pylône que
l'on date du pharaon Siamon de la XXIème dynastie.
Enfin un troisième pylône ouvrant sur le temple qui comportait pas moins de
quatre obélisques et qui donnait sur un second axe, cette fois-ci nord-sud,
marquant l'emplacement d'un temple que l'on attribue à Khonsou-Néferhotep,
l'enfant divin de la triade amonienne et qui daterait pour l'essentiel de
l'époque de Nectanebo Ier de la XXXème. Le temple
d'Amon continuait vers l'est et accédait au sanctuaire à proprement parlé
mais dont seules les fondations et quelques assises sont parvenues jusqu'à
nous. Comme pour beaucoup de sites de Basse-Égypte ce temple servit de
carrière aux siècles qui suivirent la période romaine. Ainsi presque tous
les bâtiments construits en calcaire disparurent dans les fours à chaux ou
pour la construction de nouveaux édifices. Seuls les blocs de granit ou de
grès restèrent sur place car inutilisables. Cela explique l'aspect ingrat
des sites du Delta du Nil comparés aux sites de Haute-Égypte.
D'autres obélisques accolés au mur en calcaire clôturant le sanctuaire et
qui fut édifié ou reconstruit par Nectanébo Ier, marquaient
l'emplacement d'un "contre-temple" consacré certainement au dieu sous sa
forme solaire d'Amon-Rê, comme à Karnak et devait donc ouvrir sur l'Est.
Au delà de cette partie du temple, datée pour l'essentiel de son fondateur
Psousennès Ier qui édifia la première enceinte en briques crues,
existait un temple comportant lui aussi une cour avec un kiosque à colonnes
monolithes d'Osorkon II. Ce temple de l'Est, fait l'objet actuellement d'un
projet d'anastylose qui permettrait de restituer quelque peu son aspect
monumental dans le cadre du développement touristique du site.
Non loin au sud de cette zone et ouvrant à l'Est également, un temple
consacré à Horus de Mesen qui daterait de Siamon, se trouvait donc à
l'époque à l'extérieur de l'enceinte d'Amon, puis à la XXXème
dynastie fut inclue à son périmètre lorsque Nectanebo reconstruisit
l'enceinte, l'agrandissant considérablement, comme il le fit pour Karnak à
Thèbes.
Vers le
site de la mission française des fouilles de Tanis
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BIBLIOGRAPHIE
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Pour
approfondir...
Bulletin
de la Société Française des Fouilles de Tanis {Société Française des
Fouilles de Tanis, Paris} l, 1988 à 14, 2000.
Cahiers
de Tanis l, éd. Ph. Brissaud, Paris, 1987.
Tanis.
L'or des pharaons, catalogue de l'exposition au Grand Palais, Paris, 1987.
Tanis.
Travaux récents sur le tell Sân el-Hagar l, 1987-1997, textes réunis par Ph.
Brissaud, Ph., et Zivie-Coche, C., éditions Noêsis, Paris, 1998.
Tanis.
Travaux récents sur le tell Sân el-Hagar 2, 1997-2000, textes réunis par Ph.
Brissaud, Ph., et Zivie-Coche, éditions Noêsis, C., Paris, 2000. |