Musée de plein air avec des vestiges du temple.
Musée de plein air avec des vestiges du temple.
Musée de plein air avec des vestiges du temple.
Musée de plein air avec des vestiges du temple.
Musée de plein air avec des vestiges du temple.
Sarcophages.
Musée de plein air avec des vestiges du temple.
 Sarcophages.
Musée de plein air avec des vestiges du temple.
 Sarcophages.
Musée de plein air avec des vestiges du temple.
 Sarcophages.
Sarcophage.
Depuis la cour une vue sur la porte monumentale.
Le mammisi de Nectanebo.
Si l'on avait pu exécuter exactement le plan prévu, la salle hypostyle aurait été précédée d'une grande cour entourée de portiques, comme à Edfou. Mais cette construction n'a jamais été achevée.
Une allée pavée traverse la grande cour pour aboutir à la façade de la grande salle hypostyle.

Nous n'avons aucune idée du plan de l'ancien temple qui se trouve évidemment sous le monument actuel. Le temple ptolémaïque était d'une seule venue et édifié sur un plan unique, sans adjonction. Le temple comprenait essentiellement un sanctuaire entouré d'un couloir et des chapelles, il était précédé d'une salle de l'Ennéade, d'une salle des offrandes et d'une salle de l'apparition, flanqué de magasins. Des escaliers donnaient accès au toit et des cryptes soigneusement ornées complétaient cet ensemble mûrement conçu et admirablement exécuté. De quand date-t-il? Il nous est difficile de le dire. Dans la plus grande partie de l'édifice orné sous les Ptolémées, les cartouches royaux sont vides. En réalité, sur les colonnes de la salle de l'apparition, on peut constater que des noms étaient peints dans l'espace non sculpté. Mais ces hiéroglyphes n'ont jamais été gravés. Il est possible que les changements parfois violents de personnages royaux, suivis de retours de souverains détrônés, aient découragé les décorateurs qui laissaient les noms seulement peints ce qui eût permis facilement de les corriger. Puis, on les laissa tels quels; et aujourd'hui la peinture a presque totalement disparu. Si nous admettons comme date moyenne la dixième année d'Aulète, la reconstruction aurait été entreprise durant les dernières années de Ptolémée VIII Évergète II, ou, au plus tard, durant les premières années de Ptolémée IX Sôter II. L'enceinte de brique ne possédait que deux portes monumentales, celle du Nord, dans l'axe du temple majeur de la déesse, et celle de l'Est, permettant l'accès direct au temple d'Isis. Celle du Nord, a été partiellement détruite à une date récente. Les membres de l'expédition d'Égypte la virent bien plus intacte, et elle n'avait pas encore été très saccagée, au milieu du XIXème siècle.

Dans l'axe, au-dessus de la porte, on a profondément gravé dans l'architrave, l'image symbolique d'Hathor: face féminine à oreilles de vache, coiffée de la lourde perruque portant le disque et les cornes, le tout posé sur le signe de l'or (noub) qui joue avec un des noms d'Hathor, Noubit, la déesse d'or ou celle d'Ombos. De part et d'autre du visage de la déesse, le roi présente des offrandes à Hathor et Horus. Le disque solaire ailé, accompagné de deux uræus, est gravé à l'intérieur de la corniche qui surplombe la porte d'entrée. Dans le listel de la corniche, dans la partie correspondant à la travée centrale seulement, porte une inscription grecque qui mentionne la date de la construction de la salle hypostyle et le nom grec de la déesse : "Pour la construction de Tibère César, nouvel Auguste, fils du dieu Auguste, Aulus Avilius Flaccus étant Préfet, Aulus Fulvius étant épistratège, Sérapion Trichambe étant stratège, les habitants de la métropole et du nome ont élevé ce pronaos à Aphrodite, déesse très grande, et aux divinités adorées dans le même temple. La XXIème année de Tibère César, d'Athyr, le 21".

La façade est composée de six colonnes hathoriques reliées par des murs-bahuts.
Le seuil de la porte d'entrée est en granit rose et les pierres qui devaient recevoir la pointe des battants de porte étaient en basalte bleu-noir. Mais l'ensemble de l'édifice est en grès.
Chacune des colonnes hathoriques étaient formées d'un sistre, posé au-dessus du visage de la déesse. Le sistre, posé sur la tête de la déesse, est flanqué de deux crosses métalliques. Dans la réalité, lorsqu'on agitait l'instrument on obtenait un son provenant soit du mouvement de tiges munies de rondelles, soit, comme pour le sistre sekhem, de tiges métalliques transversales. Les sistres stylisés des colonnes ne laissent pas apparaître ces éléments fragiles, mais la figure divine et la façade terminale sont quadruples, ce qui donne un sens cosmique à la représentation puisqu'elles affectent les quatre points cardinaux. 
La figure de la déesse apparaissait sous une lourde perruque qui laissait passer les oreilles de vaches. L'on trouve à l'intérieur des sistres des colonnes le roi pratiquant une offrande à Hathor. A l'intérieur de ce sistre le roi offre les sistres à la déesse Hathor qui allaite l'enfant. Entre le sommet des chapiteaux et le boudin se trouve la procession divine. Cette procession permet de construire une véritable théologie d'Hathor. De part et d'autre de l'axe occupé par une tête hathorique, on voit Hathor trônant avec Horus son époux. Devant eux leur fils Ihy conduit une théorie de dieux. Ceux de gauche complètent ceux de droite, selon une règle constante de la décoration rituelle égyptienne. Chou et Thot, qui avaient ramené la déesse lointaine, figurent dans le défilé. Viennent aussi les dieux-serpents et grenouilles d'Hermopolis qui symbolisent l'aspect créateur d'Hathor. Puis encore, on voit les divinités du Nord, Neith, Nefertoum, Menhyt; Sia et Hou (l'intelligence et la parole créatrice), les deux chanteuses Meret, et enfin les multiples Hathors jouant du tambourin ferment le cortège. Ils viennent présenter à la déesse du lieu maintes offrandes parmi lesquelles tous les objets sacrés qui lui étaient chers.

La déesse Hathor est une déesse anthropomorphe avec disque solaire, oreilles et cornes de vaches. Son nom signifie "Demeure d'Horus", déesse céleste elle mettait au monde le dieu Horus. Elle est la vache qui met au monde le soleil, cet aspect maternel lui donne la protection des nécropoles et particulièrement à Thèbes. Elle est aussi la déesse de la beauté, de la joie, de la musique, de l'amour et de la danse. Elle est assimilée à l'œil de Rê dont elle était la fille, après une fuite vers l'Afrique elle avait été ramenée par les dieux Chou et Thot . Déesse de l'ivresse, elle recevait l'offrande du vin au cours de la "fête de l'ivresse". 
La patronne de la ville était Hathor, la Vénérable, Dame de Dendara. très ancienne divinité cosmique, dont le nom signifie Demeure d'Horus, elle représente le ciel lointain dans lequel plane le faucon sacré. Elle était aussi la vache du ciel, car les Égyptiens employaient simultanément des images impossibles à superposer pour suggérer une réalité qui était au-delà des représentations.

Elle prêtait son concours à Rê, d'abord pour qu'il apparaisse puis pour qu'il crée. Elle est déesse créatrice à l'instar du dieu solaire. Elle dut être le sujet de bien des récits sacrés que nous ne connaissons points tous ou que nous sommes appelés à restituer quand quelques textes suivis permettent de comprendre les allusions éparses dans les inscriptions des temples. Ses rapports avec le soleil faisaient l'objet d'un mythe que les temples tardifs et un beau texte littéraire, écrit en démotique, ont permis de reconstituer. Rê vivait encore sur terre et gouvernait lui-même l'humanité. Mais sa fille, Hathor-Tphénis, n'habitait pas auprès de lui, en Égypte. Elle résidait dans les déserts orientaux de la Nubie, comme une lionne sauvage et redoutable dont les yeux jetaient du feu et qui dévorait chair et sang des ses ennemis. Rê, sans doute à la fois parce qu'elle est sa fille et qu'il l'aime et aussi pour en faire sa protectrice, car il connaît sa puissance, désire la ramener vers lui. Il confie le soin de la faire revenir à Chou et à Thot. Le premier de ces dieux était particulièrement fidèle à Rê qu'il défendait vaillamment et il aimait sa sœur Tphénis (Tephnout) qui devait devenir son épouse. Thot était le seigneur de toute magie et de toute parole habile, capable de calmer la fureur de la déesse et de l'apprivoiser. Ils se mettent tous deux en route pour le lointain pays de Bougem où elle habite et se transforment en singes, pour l'aborder. Un des thèmes de leurs discours est la perfection de l'Égypte, pays de Rê, du Nil qui la parcourt, des campagnes cultivées et verdoyantes, des villages et des villes qui en font un pays organisé. Si elle y vient, on lui construira des temples, où l'on offrira chaque jour gazelles, antilopes et bouquetins auxquels elle est habituée. Mais on ajoutera le vin, qui procure l'ivresse et chasse les soucis du cœur. Musique, chants et danses ne cesseront pas dans ses paris. Thot joint le geste à la parole, lui tend le vase de vin pour la première fois et y ajoute ses formules magiques. La déesse ne peut résister aux séductions conjuguées des deux messagers divins. Un cortège joyeux s'organise: singes et nains grotesques et plaisants, Bès et Hity, l'accompagnent en jouant de la harpe et du luth. Chou lui même devient musicien et Thot ne cesse de décrire en paroles ensorcelantes le Pays aimé vers lequel ils se dirigent.
 On arrive d'abord à Philae où la déesse apaisée est reçue par des femmes, la tête couronnée de fleurs; elles l'accueillent au son du sistre et du tambourin, en chantant et en dansant; des prêtres se joignent à elles avec la harpe et la flûte, portant sue leur dos des gazelles, offrant des vases de vin, des bouquets, de la myrrhe et des couronnes de fleurs; la sauvage lionne, purifiée par l'eau sainte, devient vraiment la déesse de l'amour: beau visage, avec ses cheveux aux grandes boucles, yeux resplendissants et poitrine ferme. Puis le voyage continue et elle est reçue à bras ouverts à Kom-Ombo, à Edfou, à Esna et surtout à Dendara sa ville: "c'est le siège du cœur, les places de Tphénis, le lieu qu'aime Tphénis, dont Thot a dit que la joie y règne, dans lequel sans cesse on lui offre le vin, avant toute autre déesse". Rê la fixa à son front, comme uræus, pour la défendre. Et, devenue déesse de l'amour, elle garda toujours ce côté violent de sa personnalité, qui en fait la lionne assoiffée de sang. Elle est bien la douce Bastet, mais elle peut en un instant devenir la terrible Sekhmet suivie de son cortège de fléaux. La double nature de l'amour, créateur ou destructeur tour à tour, est merveilleusement exprimée par ces aspects de la déesse que le mythe tentait de traduire. Son culte s'étendit dans toutes les villes qui l'avaient si joyeusement reçue et qui célébraient la fête "elle est ramenée". Elle devint si bien la déesse de l'amour que les Grecs l'appelèrent Aphrodite et c'est sous ce nom qu'elle est désignée dans l'inscription gravée sur le listel de la corniche, à la façade de son grand temple. On célébrait, pour elle, la fête solennelle de l'ivresse pour laquelle on s'enivre, ce qui évidemment un moyen de communiquer avec elle. Cette fête durait cinq jours, elle était célébrée au mois de Thot, le premier mois de l'année. Un des principaux objets sacrés, qui l'accompagnaient sans cesse à Dendara, était le vase de vin; mais il y avait aussi la couronne, la clepsydre, les deux sistres, les vases de lait, un symbole compliqué qui traduisait la puissance cosmique de la déesse, le mammisi, le pylône et finalement le collier menat, qui symbolisait aussi la vie.
Les colonnes, dressées sur des bases circulaires très saillantes, portent sur leur partie centrale, deux tableaux disposés selon un axe Nord-Sud, correspondant à celui du temple. La divinité a toujours le dos tourné au fond du temple (Sud) et le roi, en sens contraire, a le dos tourné à la porte (Nord) puisqu'il entre vers la divinité.
L'intérieur de la salle hypostyle est impressionnant. La masse des colonnes forme une forêt et masque souvent les perspectives, ce qui agrandi encore cet ensemble pourtant vaste. La salle hypostyle n'est pas liée au reste de l'édifice mais a été édifiée après lui et le prend en quelque sorte en tenaille. L'on peut voir, aux angles Sud-Est et Sud-Ouest, la suture du mur ancien et du mur récent qui sont simplement juxtaposés mais non imbriqués l'un dans l'autre. L'ensemble de la décoration est commandé par l'axe du temple. L'allée centrale, qui est la plus large de la salle hypostyle, conditionne l'axe du temple. L'allée est légèrement plus en contrebas que celles adjacentes.
 Décoration d'une colonne de façade.
Les quatre perruques, des quatre visages de la déesse Hathor, qui pendent de chaque côté de son visage, forment un drapé qui enjolive le faîte des colonnes. Les colonnes de la salle hypostyle sont en grès. Les colonnes supportent de lourdes architraves qui sont posées sur le sistre de la déesse, celui-ci faisant office de dés.
Les sculptures les plus extraordinaires de la salle hypostyle sont celles des caissons du plafond.