Le village de Deir el-Médineh abrite les vestiges du village de la communauté d'artistes, d'artisans et d'ouvriers, qui de Thoutmosis Ier à Ramsès XI ont travaillé au creusement et à la décoration des tombes de la vallée des rois et de la vallée des reines.
Les vestiges du village, que nous découvrons, occupent une superficie d'environ 6 600 m2.
Le village est long de 132 m pour une largeur de 50 m.
Le village est entouré d'un mur d'enceinte et est constitué de 68 maisons.
Nous apercevons, au milieu de la pièce, les restes d'une colonne.
Placée au centre de la salle, la colonne supportait, la toiture constituée de matériaux légers : bois et branches de palmiers.
Le village est placé dans le fond d'un vallon, la colline de Gournet Mouraï (à droite) cache la vue sur la vallée.
Les tombes du village sont installées sur le flanc Ouest de la montagne, on y dénombre 53 tombes décorées et plusieurs puits funéraires sans décor. Le cimetière de l'Est était constitué de fosses creusées dans le flanc de la colline de Gournet Mourraï.
Les maisons sont entassées les unes contre les autres. Elles sont très modestes et très petites. La plus grande pièce était la pièce d'entrée, l'on montait quelques marches pour accéder à une chambre et une cuisine. Quelques départs d'escaliers prouvent l'existence de cave et de terrasse.
Une rue principale traversait le village du Nord au Sud.
Les maisons étaient bâties en brique séchée et pierre.
Les murs intérieurs étaient crépis et blanchis à la chaux.
Le village et la nécropole.
En vertu de leur appartenance à l'institution les ouvriers avaient chacun avec leur famille, la libre disposition d'une maison dans le village et d'une tombe. Ils avaient droits aux services d'une "femme esclave" et étaient approvisionnés pour tous les biens nécessaires à leur travail et à leur vie quotidienne, par une équipe de corvée.
Tous les artisans de Deir el-Medineh portaient le même titre qui se traduit littéralement par "celui qui entend l'appel dans la Place de Vérité". Ce nom composé est une métaphore qui nomme l'espace sacré, incluant la tombe royale en cours de construction, et aussi le lieu de vie de cette communauté d'artisans. 
Lorsqu'ils cessaient le travail dans la tombe royale, les artistes, artisans et ouvriers s'activaient à la construction et à la décoration de leurs propres tombes. Ces tombes se composent d'une chapelle, qui était surmontée d'une pyramide coiffée d'un pyramidion, et d'un caveau familial creusé dans le sol. Le défunt reposait dans ce caveau avec le mobilier funéraire abondant, destiné à l'accompagner dans l'au-delà.
C'est en 1904 qu'Enersto Schiaparelli, alors Directeur du musée égyptien du Caire et ancien élève de Maspero, décida d'entreprendre des fouilles sur le site de Deir el-Medineh, qui jusqu'alors n'avait connu que des rapides reconnaissances.
Au cours des années suivantes Schiaparelli abandonna la concession qui fut confiée, de 1911 à 1913, à l'Allemand Geord Müller. C'est après la guerre de 1914/1918 que l'Institut Français d'Archéologie Orientale, l'I.F.A.O, "hérita " de la concession.
Au-dessus de la nécropole un long bâtiment abrite la mission des fouilles Françaises.
Aucun indice n'a encore été trouvé permettant d'établir que les artistes de Deir el-Médineh ont décorés les tombes des notables dans les nécropoles toutes proches. La "patte" des artistes de la Vallée des Rois ont été identifiées dans les tombeaux de Deir el-Médineh. La décoration des tombes diffère des autres nécropoles dans les couleurs mais aussi dans les sujets. Deir el-Médineh a des sujets purement religieux, telles les représentations des divinités et les illustrations du Livre des Morts et des Portes.
Le village de Deir el-Médineh est l'un des rare village, avec Tell el-Amarna à nous livrer l'habitat ancien.
L'abandon de ces deux sites, dans un lieu loin des crues du Nil et sans occupation ultérieure, nous permet aujourd'hui de fouiller le passé de la vie quotidienne. Le village fut abandonné lorsque les rois se firent enterrer dans d'autres nécropoles, mais l'abandon est surtout lié au manque de point d'eau à proximité. En visitant le temple d'Esna, dont les premières assises sont à plus de 9 mètres sous le niveau de la ville actuelle, en découvrant dans la ville de Louqsor les sphinx du dromos,  qui reliaient le temple de Louqsor à Karnak, eux aussi placés à environ 5 mètres du niveau de la rue, nous voyons qu'il est quasiment impossible de rechercher les vestiges des anciennes habitations dans ces périmètres.
Le village était réservé à une élite: celle des architectes, carriers, dessinateurs, sculpteurs, peintres, menuisiers...
Tous ces hommes étaient au service du pharaon et œuvraient dans les entrailles de la sainte montagne à la préparation de la demeure d'éternité du roi.
Le village et la nécropole principale à l'Ouest.
Au cours du Nouvel Empire, cette agglomération abrita plusieurs générations de famille qui, de père en fils, travaillaient pour le compte du roi. La fonction des artisans, qui tous portaient le même titre : "celui qui entend l'appel dans la Place de Vérité", ce qui veut sans doute dire: "celui qui écoute l'ordre et obéit dans la Place de Vérité".
Au sein du village les femmes exerçaient diverses activités, d'ordre essentiellement domestique. Leur rôle était également de pourvoir à l'éducation des jeunes enfants. Il n'y avait pas d'école dans le village, mais il est probable qu'un apprentissage y était dispensé par les artisans mêmes, permettant aux plus doués d'acquérir les rudiments de "l'art" qu'il auraient peut-être un jour à exercer.
La population de Deir el-Médinet était composé d'hommes libres, ayant qualité de fonctionnaires royaux. Pour leur travail, ils recevaient un salaire en nature tous les dix jours, versé par l'intermédiaire du Trésor Royal et des temples locaux. Cette rétribution consistait en divers produits: blé, orge, pains et galettes, légumes, fruits, bois pour le chauffage... Suivant les circonstances, venaient encore s'y ajouter de la bière, du miel, du lait et des poissons.
Le village.
Le village.
Le village.