Cuve en grauwacke appartenant à Djedhor et datant du IVème siècle av. J.-C.
Décoration du sarcophage.
C'est à partir de l'époque saïte que l'on voit apparaître de grandes cuves de pierre à forme humaine ou, le plus souvent, oblongues, comme la cuve de Djedhor. Les parois externes et internes comportent des extraits du "Livre des demeures secrètes" qui décoraient, mille ans plus tôt, les parois des caveaux souterrains des pharaons du Nouvel Empire dans la Vallée des Rois. Le sarcophage de Djedhor en grauwacke, de Basse Epoque, est long de 285 cm, large de 124 cm et haut de 120 cm.
La déesse de l'Occident gravée sur le fond de la cuve.
Des génies tiennent le signe ankh dans leurs mains.
La cuve intérieure est décorée dans sa partie haute.
Des divinités, accompagnées de textes, convergent vers le petit côté du sarcophage, ici vers la tête
La déesse de l'Occident.
La déesse de l'Occident est reconnaissable à sa coiffe dont l'hiéroglyphe sert à écrire le mot "Occident".
La déesse Isis agenouillée sur le signe de l'or.
Sur les petits côtés, nous trouvons les déesses Isis et Nephthys agenouillées sur le signe de l'or. Leurs ailes sont étendues, elles procurent le souffle vital au défunt par les mouvements des pennes. Deux représentations du dieu Anubis, couché sur un pavois, sont placées de part et d'autre des déesses. La tête de la cuve est décorée d'une représentation de la déesse Nephthys. Tout comme sa sœur, positionné en vis à vis, elle est agenouillée sur le signe de l'or et étend ses grandes ailes. De part et d'autre de la déesse sont figurés deux yeux oudjat, deux yeux reconstitués = reconstitution du défunt. Les deux déesses placée ainsi -Isis au pied et Nephthys à la tête- accueilleront le défunt lors de sa "sortie au jour"; la déesse Isis sera aux pieds pour accueillir le nouveau Osiris et l'enlacé.
La déesse Nephthys agenouillée sur le signe de l'or.
La cuve de Djedhor.
Au revers du couvercle de Djedhor, on retrouve la déesse Nout. La déesse est allongée nue sur le revers du couvercle. Elle pousse le soleil qu'elle va mettre au monde. La nudité de la déesse laisse percevoir ses seins et son pubis. Deux colonnes de textes encadrent la divinité, dont les deux pieds sont figurés de profil.
Le sarcophage de Djedhor, de provenance inconnu, est en grauwacke et date du IVème avant notre ère.
Le couvercle mesure 285 cm, les textes sont écrits en quatre colonnes qui se lisent les premières à gauche -de droite à gauche-, puis à droite - de gauche à droite.
Voir la traduction des textes sur "La voix des hiéroglyphes" Editions Khéops. Page 97.
 La coiffure de la déesse Nout, perruque constituée de deux nattes bouclées, est semblable à celle que porte habituellement la déesse Hathor. Le soleil est soulevé par les bras de Nout, elle pousse celui ci qui sera mis au monde. Ce geste et cet acte sera aussi mis en place pour le défunt qui est identifié au soleil. Quatre divinités féminines recueillent le défunt -Nout, (sur le couvercle), la déesse de l'Occident, (au fond de la cuve), Isis et Nephthys (sur les petits côtés de la cuve). Toutes ont un rôle primordial à accomplir pour la renaissance du défunt.
Ce sarcophage rectangulaire en calcaire, le plus ancien conservé au département égyptien du Louvre, appartenait à l'équipement funéraire d'un important personnage de la cour de l'Ancien Empire. Il a été découvert dans un mastaba lors des fouilles de la nécropole d'Abou Roach. Sa cuve reproduit l'aspect extérieur d'une enceinte monumentale, alors que son couvercle a été laissé inachevé.
Ce sarcophage en calcaire blanc, de grande qualité, est constitué d'une cuve rectangulaire monolithe, dont les parois extérieures sont décorées de reliefs et d'un couvercle au sommet bombé inachevé et sans décor. Celui-ci était lors de sa découverte scellé à la cuve par du mortier. Il porte encore les traces des outils sur sa surface ainsi que des traits à l'encre rouge qui servent de repères au cours de la taille. A chacune de ses extrémités, deux tenons de préhension facilitaient sa mise en place sur la cuve. Celle-ci est ornée sur ses quatre faces d'une succession de portes logées au fond d'un encadrement de pilastres en saillie. Les portes sont au nombre de trois sur les petits côtés et de six sur les grands. Chacune est surmontée d'une baie à claire-voie qui figure une fenêtre. Elles sont réparties entre des bastions avancés animés chacun de trois niches et couronnés d'un motif décoratif constitué de deux ombelles de papyrus accolées. Ce riche décor architectural en "façade de palais" rappelle l'aspect des murailles d'Epoque Thinite avec leurs bastions et leurs redans. Un magnifique exemple de ce type de décor en pierre peut encore être admiré de nos jours à Saqqarah, autour de l'ensemble de la pyramide du roi Djéser de la IIIème dynastie.
 Le sarcophage a été découvert par F. Bisson de la Roque lors de fouilles en 1923. Il était encore en place dans la chambre souterraine d'un mastaba en pierre, à Abou Roach, un cimetière situé en face du Caire actuel et qui constitue l'extrémité Nord de la nécropole antique de Memphis. Le site abrite des tombes de l'époque Thinite - structures de briques crues ayant des murs à redans -, la pyramide et le complexe funéraire du pharaon Didoufri de la IVème dynastie, ainsi que différents ensembles de mastabas de l'Ancien Empire. La proximité du complexe royal et la qualité du groupe de mastabas dont fait partie celui qui contenait le sarcophage permettent de supposer, malgré l'absence de texte, que son propriétaire devait être un haut dignitaire de l'entourage de ce roi. Le sarcophage en pierre lui-même indique le haut rang social du mort. En effet, à l'époque, de tels sarcophages sont très rares ; les défunts sont plutôt enterrés dans des cercueils en bois, voire dans de simples nattes ou de grandes jarres, surtout chez les plus pauvres. Par la suite le sarcophage ou le cercueil deviendra un élément essentiel du mobilier funéraire, car il répond, en protégeant le cadavre, aux croyances religieuses des Egyptiens relatives à la vie après la mort -lesquelles requièrent la préservation du corps.
Sarcophages parallélépipèdes en bois.
Sarcophage de Sopi provenant de la nécropole d'El-Bersheh. Il date du Moyen Empire sous la XIIème dynastie.
Il est en bois peint et mesure 266 cm de long pour 66 cm de haut.
La paroi externe du cercueil de Sopi comporte l'image d'une porte factice pourvue d'yeux aux vertus magiques, les yeux oudjat. Ils permettent au défunt, dont la momie est souvent tournée vers eux, de garder un regard sur le monde des vivants.
Sarcophage en bois.
Sur le fond de la cuve nous avons une représentation du "Livre des Deux Chemins".
Sarcophage en bois.
Le "Livre des Deux Chemins" sur le fond de la cuve est pour Paul Barguet (†) un chemin initiatique.

Décoration de l'intérieur de la cuve.
Dans son ouvrage sur « Les Textes des sarcophages Egyptiens du Moyen Empire » (Moyen Empire 2160-1778) Paul Barguet nomme la cinquième partie : « Le Livre des Deux Chemins ». Le Livre des Deux Chemins débute par le chapitre 1029 pour se terminer au chapitre 1185 et il provient de la décoration du fond de grands sarcophages rectangulaires en bois et qui proviennent tous d’El Berched (Moyenne Egypte) et datant des XIème et XIIème dynasties. La momie était ainsi placée réellement, magiquement, sur ces deux chemins. L’un est un chemin d’eau et l’autre un chemin de terre. Il convient de noter l’existence de deux « cercles de flammes » que le personnage doit traverser. Le premier est placé tout au début du Livre et son franchissement correspond à une purification, le second est placé tout à la fin du Livre et il enveloppe et protège le Saint des Saints où se trouve la barque de Rê-Horus l’Ancien. Pour Paul Barguet les différents domaines qui s’échelonnent entre ses deux « cercles » pourraient donc constituer les éléments principaux du temple.  L’étude approfondie de ce Livre, une certitude se dégage : il s’agit là, véritablement, d’un texte d’initiation ; seul celui qui a la connaissance peut franchir tous les obstacles et parvenir finalement à une sorte de septième ciel, auréolé du rayonnement du dieu suprême. Il y a une ressemblance qui existe entre les différents domaines parcourus dans le Livre des Deux Chemins et les différentes parties constituant un temple Egyptien. Le Livre des Deux Chemins donnerait-il, alors, la clé du plan du temple Egyptien tel qu’il apparait à partir de la XVIIIème dynastie (1552-1295). Quant au voyage accompli dans le Livre des Deux Chemins, il rappelle les divers épisodes qui jalonnent la marche du prêtre lors de son initiation ou intronisation.

Ainsi à la XXIIème dynastie (945-715), le prêtre Hor déclare : « J’ai été emmené vers l’horizon du ciel… je suis sorti du Noun (océan primordial), je me suis débarrassé de ce qu’il y avait de mauvais en moi ; j’ai accompli la totalité de la purification ; j’ai ôté vêtement et onguent …etc.  Mais plus proche encore, semble-t-il, du Livre des Deux Chemins est le récit que fait Apulée de l’initiation du jeune Lucius au culte d’Isis : il « approcha les limites de la mort », « foula le seuil de Proserpine », et vit finalement « en pleine nuit le sole

« Aspect de la pensée religieuse de l’Egypte ancienne »

Paul Barguet


Essai d’interprétation du Livre des Deux Chemins

 

"Aspect de la pensée religieuse de l’Egypte ancienne" 

L’un des chemins est d’eau l’autre de terre. Le mort parcourt ces chemins en compagnie de divinités. Si l’on considère l’ensemble de la « carte » on constate que le but final du voyage du mort est le domaine d’Horus l’Ancien, le Grand dieu du « ciel maitre de tout ciel », celui dont l’œil droit est le soleil, l’œil gauche la lune.

 La troisième et dernière partie du Livre nous mène au terme du voyage du mort. La puissante barrière qui se dresse à l’entrée de ce nouveau domaine est constituée de sept portes gardées par des génies redoutables. Les dernières portes franchies, le mort se trouve dans le domaine de la lumière.
Pour Paul Barguet la  « carte » des deux Chemins laisse deviner le plan d’un temple et l’intronisation d’un prêtre , depuis le moment où il franchit l’enceinte jusqu’à son arrivée dans le Saint des Saints. Il convient de noter l’existence de deux « cercles de flammes » que le personnage doit traverser. Le premier est placé tout au début du Livre et son franchissement correspond à une purification, le second est placé tout à la fin du Livre et il enveloppe et protège le Saint des Saints où se trouve la barque de Rê-Horus l’Ancien.
Sarcophages anthropomorphes.
Sarcophage et son couvercle.
Sarcophage de la dame Madja. Il est en bois stuqué et peint, il mesure 184 cm et il fût offert au Louvre lors du partage des fouilles de Deir el-Medineh en 1935. Le sarcophage de Madja, en forme de momie et recouvert d'images funéraires, il illustre le nouveau type de cercueils où reposent les défunts.
Au pied et à la tête du sarcophage une déesse, posée sur le signe hiéroglyphique de la corbeille (= maître), lève les bras pour protéger le défunt.
Nous sommes en présence des déesses Isis (à la tête) et Nephthys (aux pieds).
Le nom de Nephthys est écrit devant son visage.
La déesse est peinte sur les deux partie du cercueil -cuve et couvercle-.
Sarcophage de Madja, en bois peint, provenant de Deir el-Médina, cimetière Est, tombe 1370.
Le sarcophage date des règnes de la reine Hatchepsout-Thoutmosis III 1479-1425 av. J.-C.
Ce sarcophage était exposé à Barcelone lors de l'exposition "Musiques de l'antiquité".
La déesse Nephthys, debout sur le signe neb, et qui occupe la cuve et le couvercle, lève les bras pour former le ka.
Le décor peint sur le côté droit de la cuve du sarcophage de la dame Madja, illustre une étape de son enterrement, le jour des funérailles.
Deux hommes tirent vers la tombe, un traineau sur lequel est placé le cercueil.
Deux femmes debout l'accompagnent de leurs lamentations, ce sont les pleureuses, les cheveux enveloppés d'un linge, qui reproduisent les gestes d'Isis et Nephthys pour le dieu Osiris assassiné.
Les deux hommes qui tirent le traineau.

     Le nom de la dame Madja
Deux autres pleureuses semblent attendre l'arrivée du cortège, vêtues de la même robe, agenouillées, le bras levé et la main au niveau de la tête.
Les deux femmes agenouillées sont dans l'attitude codifiée des pleureuses décrite dans les Textes de Pyramides de l'Ancien Empire.
Un œil oudjat est posé au-dessus de la chapelle de la tombe.
Un large collier ousekh, avec le fermoir à tête de faucon, protège la momie.
Au-dessus des pleureuses agenouillées, sur le couvercle, l'on trouve une représentation du dieu Anubis couché sur le toit de la tombe.
Le sarcophage est peint en blanc avec des bandes jaunes gravées de hiéroglyphes de couleur noire.
Les bandes jaunes évoquent les bandelettes qui enveloppent la momie.
Au-dessus des deux premières pleureuses, sur le couvercle, l'on retrouve une représentation du dieu Anubis couché sur le toit d'une tombe.