Stèles d'Horus sur les crocodile et une statue d'un prêtre présentant une stèle d'Horus sur les crocodiles.
Dédiée par une famille de prêtres de Bastet, cette statue était placée dans un espace public. Elle représente un homme porteur d'une stèle de "Horus-sur-les-crocodiles". Les Anciens Egyptiens espéraient guérir les morsures venimeuses en buvant de l'eau ayant coulé sur les inscriptions magiques qui le recouvrent, ainsi que sur la stèle. Les statues de personnages qui présentent une stèle du type "Horus sur les crocodiles" comme celle-ci se multiplient à partir du VIIème siècle av. J.-C. Sculptées dans des pierres dures et sombres, elles sont recouvertes de textes magiques et de représentations de divinités protectrices, finement gravées sur toute la surface à l'exception des pieds, des mains et du visage. La statue du Louvre présente les caractéristiques de la statuaire de la Basse Epoque, notamment le léger sourire qui vient agrémenter le visage aux joues pleines du personnage. Seule de la série, elle donne le mode d'emploi précis de ces objets. On doit boire l'eau que l'on aura fait couler sur la statue et qui se sera imprégnée des vertus curatives prodiguées par les textes magiques qui y sont gravés. Ici, les donateurs de la statue, des prêtres de Bastet, sont figurés gravés juste au-dessus de la stèle. Le personnage porteur de stèle doit être considéré comme leur représentant. La statue pouvait s'intégrer dans une chapelle se trouvant sur le parvis du temple, également couverte de ces mêmes textes magiques. L'ensemble était ainsi destiné à un usage public pour le bienfait de tous.
Les animaux venimeux tels que serpents et scorpions constituent l'un des dangers les plus courants de la vie quotidienne de l'Égyptien, leurs morsures et leurs piqûres pouvant entraîner la mort, particulièrement chez les enfants. Le texte de la statue fait référence à un épisode mythologique précis. Le tout jeune Horus est caché par sa mère Isis dans les marais du Delta du Nil pour le soustraire à l'assassin de son époux Osiris. Sa mère le retrouve inanimé à la suite d'une piqûre de scorpion. Impuissante et folle de douleur, Isis, par ses plaintes, arrête la course du dieu soleil Rêqui lui envoie le dieu Thot. Ce dernier, maître des hiéroglyphes, récite des formules pour conjurer le poison et sauver l'enfant. Ce sont ces formules qui se retrouvent ici mises à la disposition du plus grand nombre. L'eau coulant sur les formules magiques en assimilait l'efficacité et le pouvoir de guérir du venin. Dans les talismans du Nouvel Empire, le roi, garant de l'ordre du monde, est considéré comme un protecteur efficace contre ces animaux. A l'époque d'Amenhotep IV apparaissent les représentations du dieu Ched, "le sauveur" ou "le conjurateur" qui maîtrise serpents, scorpions et qui, armé d'un arc, chasse les animaux du désert. Il emprunte la forme d'un dieu juvénile, portant la mèche latérale de l'enfance et l'uraeus royal. Il va par la suite être assimilé à Horus l'enfant, ou Harpocrate fils d'Isis et héritier d'Osiris sur terre, dans l'iconographie des stèles dites d'"Horus sur les crocodiles". Elles tirent leur nom de la représentation figurant sur leur face principale : le dieu Horus enfant, piétinant des crocodiles, empoigne les mêmes animaux néfastes.
Le dieu Bès.
Cette statue de nain nu et difforme, aux bras trop longs, aux jambes arquées, au visage mélangeant traits humains et léonins, est celle du dieu Bès. Malgré son aspect peu engageant, c'est une divinité bienveillante, amie des hommes, qui les protège pendant les périodes où ils sont vulnérables en éloignant tout esprit malfaisant. Il veille particulièrement sur les femmes enceintes. Bès
debout, bien campé sur ses petites jambes, les mains posées sur le haut des cuisses, regarde le spectateur et lui tire la langue. Il ne reste que la base de sa coiffure, peut-être agrémentée de plumes, creusée d'un trou de fixation. Son visage hybride, aux imposants sourcils en relief et au nez épaté, montre une face plate avec des bajoues qui se perdent dans une barbe généreuse se terminant en volutes de part et d'autre de la bouche. L'emplacement des yeux, très creusé, semble indiquer qu'ils étaient incrustés de même que la langue. Ses deux petites oreilles arrondies où sont visibles des touffes de poils sont celles d'un lion. Il porte sur le dos, des épaules jusqu'aux fesses rebondies, une peau de lion dont la queue est bien visible et le contour, indiqué en léger relief. On aperçoit la petite tête du félin sur son torse, les pattes antérieures sur le dessus de ses épaules et les pattes postérieures sur le haut des cuisses. Dans le dos, la crinière du fauve qui se termine en pointe dessine comme une perruque. Un serpent, le corps noué sous son nombril, fait office de ceinture. Par son aspect repoussant voire effrayant, Bès met en déroute toutes les puissances néfastes. Il est souvent représenté, de par sa grande popularité. Son image décore les murs de certaines pièces de la maison comme la chambre à coucher ; on le retrouve sur les lits ou les appui-tête où il veille sur l'homme pendant son sommeil. Il orne aussi certains objets de toilette comme les miroirs ou les récipients pour les fards et onguents, renforçant ainsi leur pouvoir protecteur. Mais surtout, il est présent auprès des femmes enceintes pendant tout le temps de leur grossesse et lors de l'accouchement, comme il veille sur la naissance du dieu solaire enfant. Il danse, joue de la harpe, du tambourin ou de la double flûte : tout ce bruit chasse les esprits mauvais qu'il effraye dans le même temps par ses grimaces. À la Basse Epoque, il se transforme en un être composite et redoutable (panthée). Il est également invoqué dans les temples où il envoie par l'intermédiaire de rêves, les réponses aux questions des fidèles venus le consulter. Divinité aux multiples pouvoirs, il est aussi assimilé à un dieu guérisseur. Cette statue a été découverte en 1851 par Auguste Mariette, lors des fouilles effectuées à Saqqara à la recherche du Sérapéum. Elle fait partie des quelque 5 000 objets découverts par l'égyptologue français, donnés par l'Égypte à la France et venus enrichir les collections du musée du Louvre. Elle se trouvait par terre au pied de son socle dans la cour d'un temple dédié à Apis par le roi Nectnanébo II, au sud du Sérapéum. Mariette la fait remettre en place et assiste au défilé des ouvriers et des habitants venus des villages voisins d'Abousir et de Saqqara. Il nous rapporte leurs réactions variées devant sa découverte, en ces termes : "C'est l'heure de midi, moment où le soleil accentue les traits déjà expressifs de Bès ; les Égyptiens le prennent pour le diable, les femmes l'injurient, les hommes crachent dessus, quelques ouvriers" nègres "se sauvent en riant aux éclats."
Buste d'Auguste Mariette.
Le dieu Bès guerrier et Beset.
Beset est sa contrepartie féminine, bien qu'on la présente parfois comme sa mère. Elle protégeait les familles contre les mauvais esprits, les serpents et les malheurs en général. Elle était aussi déesse de la musique et de la danse. Elle apparaît comme un serpent enflammé, ou bien elle est figurée de face avec un visage léonin, couronnée d'une crinière et tenant des serpents. Taourét passe aussi pour son épouse.
Moule à figurine de Bès.
Stèle du dieu Panthée
Le roi représenté en lion.
Vitrine avec des objets pour la magie au Moyen Empire.
Bâton magique en ivoire d'une incisive d'hippopotame
Moyen Empire (2033 - 1710 avant J.-C.)
l. : 16,10 cm. ; L. : 6 cm. ; Pr. : 0,90 cm.
Les deux extrémités sont un dépôt du Metropolitan Museum de New York (MM 26.7.1288 A-B)
Taillés dans des incisives d'hippopotame, ces bâtons sont gravés d'animaux réels ou fantastiques et de démons.
Gravure : déesse hippopotame, génie Âha, griffon, monstres, yeux-oudjat. Au revers, un texte :
« J'apporte la protection de vie à la dame Mersenebès
Détail du bâton magique en ivoire avec les inscriptions du revers et le texte hiéroglyphique.
Détail du bâton magique en ivoire
Figurines magiques.
Figurines magiques de prisonniers.
Le chef des magiciens Hétépi.
La statue du magicien est posée sur un socle qui est encastré dans un support en calcaire.
Textes sur le socle en calcaire.
Textes sur le support de la statue qui a le pied gauche en avant.
Le chef des magiciens Hétépi.
Fragment d'un objet magique et au-dessus une tortue.
Papyrus talismans.
Les Egyptiens ont utilisé toute une panoplie d'amulettes et parmi celles-ci l'on trouve des talismans portés en collier. L'on copiait une formule magique sur un petit morceau de papyrus ou de lin que l'on pliait pour le fixer autour du cou en un lien noué ou glisser dans un étui. Ces amulettes étaient suspendues à un collier en cordelette pour une fonction protectrice. Ce papyrus talisman illustré présentant une suite de divinités suivies de quatre grands signes hiéroglyphiques.
Le seigneur de la vie (le taureau et le scarabée), le roi de Haute et de Basse Egypte (la couronne blanche et l'abeille), épithètes qui qualifient notamment le dieu Osiris.
De droite à gauche : Nephthys, Thot, le phénix Bénou, incarnation du ba d'Osiris et enfin le dieu Aker, divinité de l'au-delà.
Le phénix Bénou est exceptionnellement représenté sous une forme humaine. Les quatre signes qui terminent la frise possèdent plusieurs valeurs, selon certaines d'entre elles il peuvent se lire : le seigneur de la vie (le taureau et le scarabée), le roi de Haute et de Basse Egypte (la couronne blanche et l'abeille), épithètes qui qualifient notamment le dieu Osiris.
Les quatre premières figures, en partant de la droite, montrent Anubis et Horus qui soutiennent le reliquaire abydénien contenant la tête d'Osiris, derrière Horus nous trouvons Isis et Nephthys qui écartent les bras en signe de protection.
Deux papyrus talismans.