Stèle Ramesside dédiée à Amenhotep Ier et sa mère Ahmès-Néfertary I.
Cette stèle funéraire cintrée provient de la tombe d’Irynéfer, artisan de Deir el-Médina qui vécut au début de la XIXème dynastie. Au registre supérieur sont représentés Anubis et Osiris, divinités funéraires, mais également Amenhotep Ier, premier roi de la XVIIIème dynastie, et sa mère Ahmès-Néfertary, tous deux divinisés et devenus protecteurs du village des artisans. Au registre médian, Irynéfer rend hommage à ses parents et à ses frères, en compagnie de son épouse, alors qu’au registre inférieur, les proches d’Irynéfer lui apportent des offrandes pour assurer son culte funéraire. A Deir el-Médina, on est artisan de père en fils, destiné à travailler dans la Vallée des Rois.
A Saqqara, plusieurs centaines de sphinx semblables à ceux-ci bordaient autrefois l'allée qui conduisait au temple, aujourd'hui disparu, de Sérapis (Sérapéum). Ce sanctuaire, important lieu de pèlerinage à la fin de l'Antiquité, était alors très célèbre. Il est aujourd'hui réduit à sa partie souterraine : le cimetière des taureaux Apis commencé pendant le règne de Ramsès II. L'emplacement du temple a été révélé par Mariette à l'issue du déblaiement de l'allée, sphinx après sphinx. En 1850, fraîchement débarqué en Egypte, Mariette remarque en différents endroits (magasins d'antiquités, collections particulières) des sphinx de la même série, visiblement originaires du même monument. C'est en visitant Saqqara, raconte-t-il, qu'il a une intuition : sur le sable du plateau désertique, il rencontre encore des lions à tête humaine, tous d'un même modèle qu'il a déjà observé. Il pense alors à un texte de Strabon, qui décrit les abords du temple de Sérapis, le Sérapéum, comme très sujets à l'ensablement. Il décide de dégager l'allée et découvre alors qu'elle est jalonnée de sphinx tous les six mètres environ, jusqu'à l'entrée du monument... C'est le début de sa fructueuse carrière de fouilleur. Les allées processionnelles bordées de sphinx existent depuis le Nouvel Empire. Rien n'indique la date précise de ceux du Sérapéum : ils n'ont pas d'inscription de dédicace ; ils portent bien les traces de nombreux graffiti grecs, mais qui ont pu être gravés par des pèlerins de n'importe quelle époque. Par analogie avec la grande allée de sphinx qui précède le temple de Louqsor, bien datée par la présence de cartouches royaux, les sphinx du Sérapéum sont généralement attribués à Nectanébo Ier (XXXème dynastie). Cette datation est depuis peu mise en doute : les sphinx pourraient être en réalité du règne de Ptolémée Ier ou de Ptolémée II, 70 à 80 ans plus tard. La forme du visage du roi, le traitement des sourcils et des yeux, l'absence d'inscription militeraient en ce sens, selon certains chercheurs. Ils ajoutent même que le culte de Sérapis, créé à Alexandrie par Ptolémée Ier, s'est superposé au très ancien culte d'Apis, et a suscité de grands travaux sous le règne de son successeur Ptolémée II.
Ces deux premiers rois de la dynastie grecque, à l'origine d'un agrandissement du temple de Sérapis, auraient aussi pu créer l'allée de sphinx qui y menait.
Tête, en diorite, du roi Amasis de la XXVIème dynastie.
La tête est coiffée d'un némès lisse et la retombée horizontale du catogan, à l'arrière, montre que cette tête appartenait à l'origine à une statue de sphinx. La tête fut trouvée avec une plaquette d'albâtre inscrite au nom d'Amasis, et les traits du visage, la forme des sourcils, les yeux écartés, l'expression sereine; confirment l'attribution de cette tête à ce dernier roi de la XXVIème dynastie.
Sphinx avec le cartouche de Ramsès II.
Sphinx du Moyen Empire trouvé à Tanis. Il est en granite et pèse 9,5 tonnes.
 Il est daté vers 1750 av. J.-C., et cinq cent ans plus tard les rois Ramsès II et son fils Mérenptah y ont fait graver leurs noms.
 Son pendant est aujourd'hui conservé au musée du Caire.
Les sphinx, qui précédent les allées des temples, sont toujours disposés par paire, tournés l'un vers l'autre.
Composé d'un corps de lion et d'une tête humaine, le sphinx reproduit l'image divine du pharaon par excellence, selon l'égyptien chesep-ankh, "image vivante", devenu sphinx en grec. Les traits du visage représente bien le portrait royal, coiffé du némès et doté d'une barbe dans la tradition. Les caractéristiques stylistiques permettent d'identifier un pharaon de la fin du Moyen Empire, de la XIII
ème dynastie.
Cartouches au nom de Ramsès II.
Ouser-Maât-Rê setep en Rê, inscrit sur la poitrine et Rê-mes-sou mery Imen gravé entre les pattes avant du sphinx.
Cette petite stèle en bois ornée de couleurs vives, témoignage de piété personnelle, est typique de la Troisième Période Intermédiaire. Si la scène représentée est classique : un défunt devant une divinité, l'originalité de la stèle vient du fait que l'image classique du défunt debout les bras levés est remplacée ici par celle d'un harpiste. Cette petite stèle cintrée en bois stuqué et peint présente sur son unique face décorée une adoration au soleil par un harpiste. La scène est encadrée par un résumé visuel de l'univers. Dans le cintre, le signe du ciel de forme arrondie est peint en bleu. Il s'appuie de chaque côté sur un sceptre ouas. Sous les personnages, la terre est représentée par une fine bande horizontale. Le cintre est occupé par un ensemble de symboles protecteurs : deux yeux oudjat encadrent un signe chen surmontant un filet d'eau et un petit vase. L'adoration est illustrée, ici, non par un défunt les bras levés devant la divinité mais par un harpiste agenouillé, la bouche ouverte pour réciter son hymne. Le musicien est vêtu de lin plissé, il s'accompagne d'une harpe cintrée, décorée d'une tête de pharaon. Face à lui, le dieu Rê-Horakhty à tête de faucon est assis sur un trône placé sur un socle. La tête surmontée d'un disque solaire orné d'un uraeus, il est emmailloté dans une gaine momiforme et tient le sceptre héqa et le flagellum. Les deux personnages sont séparés par une offrande composée d'une aiguière avec son bassin et d'une fleur de lotus. La scène est surmontée d'une inscription hiéroglyphique de six colonnes, peinte sur un fond jaunâtre. Les colonnes sont orientées, celle de gauche par rapport à Rê-Horakhty révèle l'identité du dieu : "Rê-Horakhty, le grand dieu, seigneur du ciel" et les cinq autres par rapport au harpiste. Elles contiennent le début d'un hymne au soleil : "Adorer Rê lorsqu'il se lève" suivi du titre et du nom du harpiste : "le chanteur d'Amon, seigneur des trônes des Deux Terres (= l'Egypte), qui réside à Thèbes, Djedkhonsouiouefânkh" ainsi qu'une formule d'offrandes. Un grand nombre de stèles privées dispersées dans les musées appartiennent au même type que celle du Louvre. Il s'agit de monuments de petit format, en bois stuqué et peint, ornés de couleurs vives et décorés d'une scène mettant face à face, de part et d'autre d'offrandes, un défunt ou une défunte et une divinité, généralement un dieu solaire, parfois Osiris.
Ces stèles originaires de la région thébaine appartiennent pour la plupart à la Troisième Période Intermédiaire. Elles étaient destinées à la tombe et quelques exemplaires ont été retrouvés dans des caveaux.
Mobilier funéraire.
Vitrine.
Coffre.
A l'origine, cette statue en bronze du dieu Horus était recouverte de matériaux précieux, un enduit doré ou un plaquage d'or pour évoquer la chair imputrescible des dieux et des incrustations de verre ou de faïence de couleur. Ces divers agréments masquaient les assemblages des différentes parties fondues à cire perdue. En l'absence de texte, c'est la facture et le style qui ont permis de dater l'œuvre de la IIIème Période Intermédiaire. La plastique du personnage est tout à fait représentative des canons de la Troisième Période Intermédiaire : la silhouette est puissante, fine et élancée, le buste long avec les pectoraux haut placés et la taille étroite. Il est campé, stable, sur des jambes longues à la musculature soigneusement modelée.
Durant cette époque, les bronziers égyptiens maîtrisaient avec aisance toutes les techniques de leur art. Cette statue d'Horus en est un des plus grands fleurons.
Cette statue représentant le dieu Horus sous sa forme hybride d'homme à tête de faucon faisait probablement partie d'une scène à trois personnages : Horus et Thot encadrant le roi et versant sur lui la lustration purificatrice. Dans ses mains levées, Horus tenait le vase, aujourd'hui disparu, contenant l'eau du rituel.
Dans les temples, la scène était sculptée en relief sur les murs et des statues de pierre ou de métal étaient disposées pour éterniser ce rite dont le roi bénéficiait lors des fêtes de son couronnement et avant son entrée dans le sanctuaire des dieux. La statue, fondue à cire perdue en plusieurs pièces ajustées, est creuse, vidée de son noyau d'argile. Des incrustations de pâte de verre ou de faïence de couleur remplissaient l'orbite de ses yeux, les mèches de la perruque et les plis du pagne. L'aspect granuleux de la surface du métal laisse supposer que les parties nues du corps étaient revêtues d'un enduit doré évoquant la chair imputrescible des dieux.
Depuis l'Epoque Prédynastique, les artisans égyptiens ont utilisé le cuivre puis le bronze pour façonner aussi bien des ustensiles domestiques, des armes, des bijoux que des statues. C'est à la Troisième Période Intermédiaire qu'ils atteignent un haut niveau de maîtrise technique. Dans les ateliers attachés aux temples, ils produisent alors des statuettes en grand nombre, ces ex-vot que les dévots faisaient déposer auprès de leurs dieux. La fonte à cire perdue fut la technique la plus utilisée pour les œuvres remarquables alors que la fonte pleine était préférée pour les petites
Statuettes.
Statues.
Vitrine avec une résille de momie en perles.
Les Egyptiens des époques dynastiques ont toujours aimé les bijoux en faïence, une céramique siliceuse dont ils appréciaient les couleurs brillantes. Ce n’est qu’au premier millénaire av. J.-C. que des parures exclusivement destinées au mort viennent recouvrir le dernier linceul, protégeant la momie par ses symboles évocateurs des grands dieux de l’Au-delà. Une incroyable quantité de perles de faïence ont été fabriquées pendant les trois mille ans de civilisation pharaonique. Elles permettent des créations de bijoux colorés, plus économiques que leurs équivalents en orfèvrerie ou en pierres fines. On les trouve en larges colliers qui couvrent les épaules, en bracelets et en résilles placées par-dessus les robes féminines en lin (exemple : la porteuse d’offrande de la tombe de Nakhti salle 16 vitrine 3 ; salle 9 vitrine 4). On a retrouvé des tissages raffinés en minuscules anneaux de faïence qui constituaient des ceintures et des housses de coussins. A partir de la 21e dynastie, on crée des résilles destinées à recouvrir la momie. Sur celle-ci, les perles longues alternent avec les perles en anneaux pour composer une parure bariolée porteuse d’images destinées à protéger le mort.
Outils de mesure.
On a su compter avant d'écrire; des petits cailloux suffisaient pour donner une forme matérielle à des opérations simples. Mais la technique comptable progresse avec l'usage de l'écriture. Les Egyptiens éprouvent vite le besoin d'avoir des nombres et des unités pour compter et mesurer le temps, l'espace et les masses.
Les deux grosses pierres sont classées par les égyptologues comme étant des poids, parce que certaines sont marquées et gravées d'un poids et d'un sceau. Leur forme surprenante : elles ont un pied conique et le dessus arrondi en forme de dôme. Sur certaines d'entre elles, le dôme est complètement usé, prouvant qu'elles ont servi. Ces pierres seraient des pierres de pivotement pour la construction. Voir le livre de Jean Kuzniar aux Editions du Rocher, "La pyramide de Khéops. Une solution de construction inédite" avec la préface de monsieur le Professeur Bernard Mathieu.
La comptabilité des récoltes et la mesure annuelle des surfaces agricoles, après la crue qui bouscule les bornes du cadastre, comptent parmi les fondements de la bureaucratie égyptienne. La mesure étalon est la coudée, d’environ 52,5 cm, dont voici un exemplaire très bien conservé au nom d’un grand personnage : Maya, ministre des Finances de Toutânkhamon à Horemheb. Cette règle consiste en une baguette en bois dur de profil rectangulaire avec un angle biseauté : elle présente donc cinq facettes. Sur la face en biseau se trouvent les indications les plus précieuses : à l’extrême gauche, le doigt (ici 1,86 cm) et la palme, soit quatre doigts (ici 7,47 cm) ; à droite, les graduations correspondant à la coudée royale de 7 palmes (ici 52,3 cm) et à la petite coudée de 6 palmes. Les autres graduations correspondent à des mesures moins courantes. Sur la face verticale sous le biseau, à droite, 15 mesures de doigts portent des subdivisions allant de ½ à 1/16ème, dûment inscrites au-dessus.  
Sur la face supérieure, le nom d’une divinité est associée à chacun des 28 doigts, en commençant à droite par Rê. Sur la face inférieure se trouve inscrite en hiéroglyphes, une exhortation de la part de Maya auprès des prêtres d’un temple inconnu, afin qu’ils prononcent la formule de distribution des offrandes revenant de la table du dieu :
«  Le porte-éventail à la droite du roi, le scribe royal, le chef du Double trésor du Maître des Deux-Terres, Maya, dit :
« Ô les prêtres-purs, les prêtres lecteurs de ce temple, vos dieux de vos cités écouteront vos prières, vous serez prospères grâce à vos fonctions, après une belle vieillesse, si vous prononcez mon nom et si vous faites pour moi comme
(on fait à) un favorisé auprès de son maître, (pour moi) le porte-éventail à la droite du roi, celui qui est aux pieds du Maître des Deux-Terres, celui qui n’a pas quitté le Dieu Bon (le roi) en quelque lieu que ses pas le portaient… »
La coudée, bien qu’elle semble usée par des manipulations prolongées, est donc un objet votif, qui fonctionne au bénéfice de la survie éternelle de Maya à la façon d’une stèle ou d’une statue. On connaît d’autres coudées, en pierre, qui furent ainsi déposés en ex-voto dans les temples par les grands fonctionnaires. Celle trouvée dans la tombe de l’architecte Khâ, toute dorée, était un cadeau du roi (musée de Turin). La coudée est aussi l’instrument de l’architecte. Parmi ses hautes fonctions, Maya est désigné comme chef des travaux à plusieurs reprises. Dans un graffito, sans doute de sa main, sur le mur de la tombe de Thoutmosis IV dans la Vallée des Rois, il dit avoir restauré la sépulture sur ordre du roi. Très proche de Toutânkhamon il a laissé son nom sur plusieurs objets de son tombeau. Sa  tombe, visitée par Richard Lepsius en 1843, fut oubliée puis redécouverte en 1986 par une équipe d’archéologues anglo-hollandaise. Au musée de Leyde aux Pays-Bas se trouve une superbe statue grandeur nature de lui en compagnie de son épouse Méryt.
Le scribe et le dieu Thot.
Le scribe face au dieu Thot.
Face en faïence bleue.
Le dieu Thot sous forme de babouin, époque ptolémaïque, 332 - 30 avant J.-C.
faïence siliceuse, argent et or
H. : 15 cm. ; L. : 5 cm. ; Pr. : 5,60 cm.
Thot, inventeur de l'écriture, responsable du calendrier, est le patron des scribes. Statuette dédiée par un nommé Horhétep.
Relief avec deux génies du Nil.
Le génie de la crue du Nil en bronze.
Basse Epoque, 664 - 332 avant J.-C. Hauteur : 12,30 cm.
Génie de la prospérité apportée par l'inondation, coiffé d'un bouquet de papyrus, apportant une table d'offrandes.