Sa majesté a ordonné de consigner, sur un mur de pierre dans le temple qu'elle avait rénové... les triomphes que lui a accordés son père Amon... et le butin qu'elle en a rapporté. Et ainsi fut fait. Ainsi commence la première ligne horizontale qui couronne le mur des annales de Thoutmosis III dont le texte, disposé en colonnes, se lit de haut en bas et de droite à gauche.
Ce sont les dieux qui accordent au pharaon ses victoires, et c'est à eux qu'en doivent revenir les fruits, à eux qu'est offerte la part principale du butin. C'est donc dans leurs temples qu'il convient avant tout d'en fixer la mémoire, d'en établir, puisque les Egyptiens sont friands à l'extrême de comptabilité, le pointilleux recensement. Aussi, vers 1437 av. J.-C., Thoutmosis III fit-il sculpter sur les murs d'un des sanctuaires du grand temple d'Amon à Karnak le récit de ses campagnes en Palestine et en Syrie. Ce sanctuaire fut partiellement détruit, mais en additionnant les blocs restés sur place et ceux qui sont exposés ici, on obtient le meilleur témoignage qu'il nous reste sur les guerres et la politique étrangère de l'époque.
Le récit est fait années par années (d'où le nom d' "annales") et, pour chacune, sont consignés le déroulement de la campagne, la comptabilité du butin rapporté et la comptabilité des tributs plus ou moins volontaires, offerts par les différents pays du Proche Orient et de la Nubie, en reconnaissance de la puissance du pharaon.
Les premiers rois de la XVIIIème dynastie (à partir de 1550), après avoir chassé les Hyksos d'Egypte, pénètrent en Palestine, puis en Syrie. Les pays conquis sont placés sous protectorat. Chacune des villes ou principautés est vigoureusement priée de reconnaître la suzeraineté du pharaon, d'accepter sa protection, de verser chaque année une contribution "volontaire" et de tolérer l'immixtion égyptienne dans ses affaires intérieures. Les "protégés" profitent bien sûr de toutes les occasions pour échapper à ces contraintes, soit en acceptant la protection moins coûteuse ou plus efficace d'un autre grand voisin (comme le Mitanni), soit en concluant des alliances entre eux qui leur donnent l'audace de refuser de payer. Il faut alors mettre à la raison les contestataires en faisant quelques exemples. C'est la situation que trouve Thoutmosis III lorsque disparaît sa tante et régente Hatchepsout. Dès lors, presque chaque année, il part guerroyer au Nord. En général, les campagnes sont courtes et se limitent au pillage de deux ou trois villes qui suffit à convaincre les autres de la permanence de l'efficacité de la protection égyptienne. Parfois, l'affaire est plus sérieuse : il faut faire front à une importante coalition, entreprendre un long siège de plusieurs mois. Mais les forces en présence et les intérêts en jeu ne sont pas énormes. On revient triomphalement de la treizième campagne avec cinquante prisonniers, de la neuvième avec quatre-vingt-dix, de la septième avec quatre cent quatre-vingt-douze. Le butin en or ou argent est par exemple de neuf kilos lors de la cinquième campagne, de quatre kilos cinquante et de quatorze kilos lors de la neuvième campagne. Les tributs entraînés par ces exploits sont évidemment plus intéressants (on relève par exemple cent trente-six kilos d'argent livrés par la Syrie après la quatorzième campagne ou quatre-vingt-dix kilos d'or après la septième). C'est peu à côté des trésors trouvés dans la tombe de Toutânkhamon, mais l'effet d'entraînement de cet apport et les contacts permanents avec des civilisations matériellement plus raffinées, suffisent à modifier largement le mode de vie de la couche la plus favorisée de la population égyptienne.
Chapiteau hathorique provenant du grand hall d'Osorkon II à Bubastis
Osorkon II est un pharaon de la XXIIème dynastie.
Ce chapiteau date de la Moyen Empire est a été usurpé.
Représentation de la déesse Hathor sous plusieurs formes.
Ce groupe statuaire, en quartzite, date de la XIXème ou XXème dynastie et provient probablement de Deir el-Médina. Le groupe statuaire mesure 73 cm de long, large de 33 cm et haute de 67 cm. Ce groupe statuaire original réunit au sein d'une même image les quatre formes que peut prendre la déesse Hathor.
La déesse Hathor est représentée sous la forme d'une vache debout, flanquée à sa gauche d'une déesse léontocéphale couronnée du disque solaire, et debout sur un socle. A sa droite se trouve une déesse, assise sur un trône et coiffée d'un sistre et à sa gauche une déesse léontocéphale couronnée du disque solaire. Sous le mufle de la vache se dresse une déesse cobra anthropocéphale surmontée d'un modius. La déesse cobra est une forme particulièrement répandue à Dei el-Médina : Hathor-Meretseger. Les déesses lionne et cobra sont ici associées pour rappeler qu'Hathor est aussi "l'œil de Rê", redoutable force destructrice du dieu solei.
Reliefs du temple d'Eléphantine.
L'élément de gauche fait partie d'un ensemble de onze blocs envoyés au musée du Louvre en partage de fouilles. Selon la technique du relief "levé", le pharaon coiffé de la couronne bleue était encadré de deux divinités le soutenant par l'épaule. Il s'agirait d'un portrait, ce qui est très rare au Louvre, de la reine Hatchepsout. La beauté du relief, en très bon état de conservation, laisse deviner quelques restes de la polychromie d'origine. Une équipe d'archéologues allemands a pu reconstituer le sanctuaire de Satet sur l'île d'Eléphantine ; ils situent ce bloc sur une paroi de la salle hypostyle, érigée par la reine Hatchepsout. La reine était encadrée par les déesses Satet et Anouket, honorées spécialement en ce lieu. Ce serait donc un témoignage très important du portrait de la reine.
Tel un verrou géographique, l'île d'Éléphantine est le dernier éperon rocheux en amont de l'Égypte et clôture la première cataracte. C'est pourquoi l'île a connu une occupation continue depuis la préhistoire et fut un haut lieu de culte. Les vestiges s'entassent les uns au-dessus des autres ou ont été parfois réutilisés. C'est ainsi que les blocs de ce magnifique sanctuaire d'Hatchepsout et de son successeur Thoutmosis III, sanctuaire restauré ensuite par Séthi Ier de la XIXème dynastie, furent soigneusement démontés et réemployés en blocs de fondation dans une construction ptolémaïque. Non sans surprise, l'archéologue français Clermont-Ganneau, qui, le premier, débuta en 1906 des fouilles sur l'île, a fait resurgir alors les éléments de ce joyau historique qui a gardé de larges traces de la polychromie d'origine. La déesse Satet tient les jubilés du roi.
La déesse Satet.
Statue assise du dieu Amon à tête de bélier. La statue est en quartzite et date probablement du règne d'Amenhotep III.
Elle mesure 1,255 mètre de haut, elle est large de 36 cm et profonde de 99 cm. La queue de taureau, symbole de puissance, est positionnée entre les jambes du dieu. La statue offre un visage encore rare sous la XVIIIème dynastie, celle d'Amon sous l'apparence d'un homme à tête de bélier, animal sacré du dieu.  La statue a subit des détériorations : pertes des bras, de la main gauche qui tenait le signe ankh.
Les cornes et le museau ont aussi subit une mutilation, aujourd'hui reconstitués. Ces dommages sont sans doute à porter au compte d'Akhenaton , le fils d'Amenhotep III, qui a persécuté le dieu Amon.
La statue offre un visage encore rare sous la XVIIIème dynastie, celle d'Amon sous l'apparence d'un homme à tête de bélier, animal sacré du dieu.
Statue du dieu Amon protégeant un roi.
Le tabernacle de pierre, ou naos, qui abritait la statue la plus précieuse de toutes : l'image du maître du temple, ici Osiris. Cette statue recevait un culte consistant en offrandes et rites journaliers. Toute la vie du temple s'articulait autour de ce culte. Un temple égyptien est avant tout la demeure terrestre du dieu ; l'arrière correspondait à la zone " privée " à laquelle la population n'avait pas accès. Autour du sanctuaire, plusieurs pièces étaient les entrepôts des objets précieux du culte, dont la barque sacrée qui servait aux sorties lors de certains jours de fête. Les inscriptions nous apprennent que ce naos était destiné à une statue du dieu « Osiris de la rive ». Son temple, aujourd'hui complètement démantelé, fut découvert à Kôm el-Ahmar dans la province de Menûfiyah, à l'ouest du Delta. Sur ses parois sont représentés tous les dieux vénérés dans le temple « pour que leurs noms durent à tout jamais ».
Le naos porte les noms du roi fondateur du naos, Amasis (570 - 526 avant J.-C., XXVIème dynastie)
 Le naos d'Amasis (570 - 526 avant J.-C., XXVIème dynastie).
 Barque de procession de la déesse Anoukis.
 Barque de procession de la déesse Anoukis.
 Barque de procession de la déesse Anoukis et le naos d'Amasis.
 Taillées dans un seul bloc de granite, les trois statues, adossées côte à côte, debout, suivent une position traditionnelle. Au centre, le dieu Osiris, le corps dans un linceul, tient des sceptres. Il est enlacé par le dieu Horus, à tête de faucon, et par un roi représenté dans une attitude symétrique. Malgré l'absence d'inscriptions, on attribue ce monument à un roi de la XIXème dynastie, Ramsès II ou Mérenptah. Les trois statues, debout, en position frontale, ont été taillées à partir d'un seul bloc de granite, dégagées en fort relief de la plaque dorsale et de la base. Les proportions des figures, d'égales dimensions, sont ajustées à la largeur de ce bloc et occupent tout l'espace. Ceci prouve une parfaite maîtrise du canon égyptien au moment de l'extraction du bloc. Issue des carrières d'Assouan, la roche volcanique hétérogène était une des pierres de prédilection pour la fabrication des statues de temple ; cette pierre était choisie pour sa dureté et ses qualités de polissage. Par endroits, subsiste encore une matière résineuse de couleur noire ; reste à savoir si elle n'en a pas été entièrement recouverte, à un moment de son histoire. Les trois statues, debout, en position frontale, ont été taillées à partir d'un seul bloc de granite, dégagées en fort relief de la plaque dorsale et de la base. Les proportions des figures, d'égales dimensions, sont ajustées à la largeur de ce bloc et occupent tout l'espace. Ceci prouve une parfaite maîtrise du canon égyptien au moment de l'extraction du bloc. Issue des carrières d'Assouan, la roche volcanique hétérogène était une des pierres de prédilection pour la fabrication des statues de temple ; cette pierre était choisie pour sa dureté et ses qualités de polissage. Par endroits, subsiste encore une matière résineuse de couleur noire ; reste à savoir si elle n'en a pas été entièrement recouverte, à un moment de son histoire. Les trois statues, debout, en position frontale, ont été taillées à partir d'un seul bloc de granite, dégagées en fort relief de la plaque dorsale et de la base. Les proportions des figures, d'égales dimensions, sont ajustées à la largeur de ce bloc et occupent tout l'espace. Ceci prouve une parfaite maîtrise du canon égyptien au moment de l'extraction du bloc. Issue des carrières d'Assouan, la roche volcanique hétérogène était une des pierres de prédilection pour la fabrication des statues de temple ; cette pierre était choisie pour sa dureté et ses qualités de polissage. Par endroits, subsiste encore une matière résineuse de couleur noire ; reste à savoir si elle n'en a pas été entièrement recouverte, à un moment de son histoire.
"Chapelle des ancêtres" du roi Thoutmosis III
1479-1425 avant J.-C. (18e dynastie)
Temple d'Amon à Karnak
Grès
H. : 3,60 m. ; L. : 2,47 m. ; Pr. : 2,65 m.
 C'est dans l'angle sud-est d'une salle hypostyle que se trouvait une petite chapelle indépendante, quasiment de plan carré (2,47 x 2,65 m), s'ouvrant sur l'Akh Menou et dont les trois murs internes alignaient, en élégants bas-reliefs, une théorie de statues de souverains antérieurs à Thoutmosis III - 61 en tout -, figurés assis sur un simple siège cubique sans dossier ni accoudoirs et répartis sur quatre registres. Les noms respectifs de ces monarques se lisent dans des cartouches  les parties de blocs manquants ou fortement dégradés ont été complétées par des dessins à l'encre qu'accompagnent trois petites colonnes de hiéroglyphes .
Le roi en taille héroïque présente par deux fois à ces illustres prédécesseurs les offrandes alimentaires traditionnelles disposées sur une table.
 Les parties de blocs manquants ou fortement dégradés ont été complétées par des dessins à l'encre.
 Présentations des rois.
 Informations sur le Chapelle des Ancêtres.
La Chapelle des Ancêtres.
La Chapelle des Ancêtres a été rapportée par Prisses d'Avennes en 1843.
Prisse d’Avennes est l’un des ardents voyageurs de la première moitié du XIXème siècle à sillonner les rives du Nil. Il s’intéresse autant aux ruines pharaoniques qu’aux monuments arabes. Établi de 1839 à 1843 à Louxor, Prisse se familiarise, au contact des ruines et au prix d’un travail acharné, avec les hiéroglyphes ; il mène prospections et fouilles à ses frais dans les environs. Afin d’établir la succession des règnes et l’ordre des bâtisseurs des temples, il quête toute inscription utile à la chronologie royale. Excellent observateur, il repère la Chambre des Ancêtres de Thoutmosis  III à Karnak, aux murs mentionnant soixante-et-un souverains, qu’il fait desceller pour la transporter à Paris en arguant de la menace représentée par le vandalisme ambiant. Remonté à la Bibliothèque royale, le monument rejoint en 1917 le Musée du Louvre. Il offre également le Papyrus Prisse, l’un des manuscrits littéraires les mieux préservés de l’Égypte ancienne.
La Chapelle des Ancêtres.
La Chapelle des Ancêtres.
La Chapelle des Ancêtres.
La Chapelle des Ancêtres.
La Chapelle des Ancêtres.
La Chapelle des Ancêtres.
La Chapelle des Ancêtres.
La Chapelle des Ancêtres.
La Chapelle des Ancêtres.
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La Chapelle des Ancêtres.
La Chapelle des Ancêtres.
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