La première cataracte et ses îlots granitiques.

La première cataracte et ses îlots granitiques.

La première cataracte et ses îlots granitiques.

La première cataracte et ses îlots granitiques.
La première cataracte et ses îlots granitiques.
Le sommet de l'île de Sehel.
La première cataracte et ses îlots granitiques.
Le village nubien.

Le village nubien.
La première cataracte et ses îlots granitiques.
Sur le sommet de l'île se trouve la célèbre "stèle de la famine".

La stèle de la famine taillée sous Ptolémée V, pour plus de véracité, se présente comme un texte gravée à l'époque de Djéser. La stèle de la famine est gravée sur ce rocher fissuré dans le sens horizontal.

Djéser apporte une offrande aux divinités des cataractes composées du dieu Khnoum, des déesses Satis et Anoukis. Les trois divinités tiennent un sceptre dans la main droite et l'ankh dans la main gauche. Le sceptre ouadj, constitué d'une longue canne se terminant par une ombelle de papyrus, est porté par les deux divinités féminines.
Le dieu Khnoum maintient le sceptre ouas, réservé principalement aux dieux, qui est constitué d'un long bâton dont l'extrémité inférieure est fourchue et l'extrémité supérieure est ornée d'une tête d'animal aux longues oreilles du genre fennec. Le signe ouas signifie force, puissance.

Même si la stèle de la famine demeure une source douteuse pour les événements qui doivent s'être passés au 27e siècle avant J.-C., elle apporte néanmoins une solution au problème posé par le nom de Djéser. Sur la stèle on y trouve le nom de Djéser, connu sur les listes royales, mais aussi son nom d'Horus, "Nétérikhet". Ce qui permet de mettre en relation les monuments inscrits au seul nom de Nétérikhet.
A droite le nom de Djéser est écrit dans le serekh qui est surmonté du faucon portant la double couronne. A gauche le cartouche surmonté du faucon d'or renferme le nom de Nétérikhet, "celui dont le corps est divin".

Extraits de la stèle de la famine par Paul Barguet.
L'an 18 de l'Horus Nétérikhet, le roi de Haute et Basse Égypte Nétérikhet, celui des deux maîtresses Nétérikhet, l'Horus d'or Djéser (il parle) "j'étais dans l'affliction sur mon trône, et ceux qui sont dans le palais étaient dans la tristesse. Mon cœur était dans une si grande peine, car le Nil n'était pas venu à temps pendant une durée de sept ans. Le grain était peu abondant, les graines étaient desséchées, tout ce qu'on avait à manger était en maigre quantité... L'enfant était en larmes; le jeune homme était abattu; les vieillards, leur cœur était triste, leurs jambes étaient repliées, tandis qu'ils étaient assis par terre... Alors je me suis plu à me retourner vers le passé et j'interrogeai un homme du personnel de l'Ibis, le chef des prêtres lecteurs, Imhotep. "En quel endroit naît le Nil?", lui demandai-je, "quel dieu s'y repose, pour qu'il me seconde?" (Imhotep répondit:) "Il y a une ville au milieu de l'eau: le Nil l'entoure. Son nom est Éléphantine; Khnoum est là, comme dieu." (C'est avec joie que le roi découvre alors le tableau des richesses dont Khnoum est le maître. Il ordonne un grand sacrifice en l'honneur de Khnoum et des divinités qui l'accompagnent, Satis et Anoukis. Ensuite Khnoum lui apparaît en songe et lui parle:) "Je suis Khnoum, ton créateur; mes bras sont derrière toi pour enserrer ton corps... Je suis le Seigneur de ce qui crée, je suis celui qui s'est créé lui-même, le très grand Noun, celui qui existait dès l'origine des temps, Hâpy qui court à son gré... Je ferais monter pour toi le Nil... La disette finira... Leur cœur sera gai plus qu'auparavant." (Le roi poursuit:) "Alors je m'éveillai; tandis que mes pensées reprenaient cours, ayant quitté mon immobilité, je fis ce décret en faveur de mon père Khnoum... En échange de ce tu fais pour moi."

A l'époque Ptolémaïque l'on prêtait au célèbre duo, Djéser et Imhotep, de nombreuses vertus.
La stèle de la famine fut découverte par Wilbour en 1889 et sa première publication réalisée par Brugsch en 1891. La longue inscription comporte trente-deux colonnes. Dans un article réalisée, à l'occasion du colloque international du 31 mai et 1er juin 2002 à Montpellier: "Séhel entre Égypte et Nubie. Inscriptions rupestres et graffiti de l'époque pharaonique", le Professeur Jean-claude Grenier, de l'Université Paul Valéry de Montpellier, apporte un nouveau éclairage sur les raisons qui ont concouru à l'élaboration de cette stèle.

Pour le Professeur Grenier le contenu complexe aussi bien que son "affichage" ostentatoire furent élaborés et réalisés avec une intention particulière et pour un occasion déterminée. A partir de la XXXe dynastie l'essor donné au culte d'Isis à Philae bouleversa peu à peu l'équilibre de la région de la première cataracte au détriment du culte du dieu d'Éléphantine, Khnoum. Le dieu et son clergé durent, pour finir, renoncer au monopole de la souveraineté religieuse et économique exercée depuis toujours sur la Basse Nubie et accepter une scission des compétences: 
- Khnoum dut partager avec la déesse sa souveraineté sur la crue du Nil, en même temps qu'une scission des territoires et des biens; 
- son clergé dut renoncer au Dodécaschène et aux bénéfices qu'il en retirait.

C'est pour la visite de Ptolémée Sôter II à Éléphantine, durant l'an II de son règne (été 115), où il célébra les fêtes du Nil, que les prêtres de Khnoum gravèrent cette stèle. Par ces textes et leur graffito, vrai "faux" ou faux "vrai", les prêtres voulurent montrer au roi ce qui n'était plus et, sans le montrer vraiment, protestaient, accusaient, demandaient réparation? Les prêtres de Khnoum d'Éléphantine ne retrouvèrent pas leurs biens perdus mais furent comblés semble-t-il de largesses royales.

La première cataracte et ses îlots granitiques.
La première cataracte et ses îlots granitiques.
La première cataracte et ses îlots granitiques.