Le musée de Turin.
La naissance officielle du Musée de Turin remonte au 23 janvier 1824. Ce jour là, le roi Charles-Félix, acheta, "pour plus grand ornement et utilité de notre Université" et pour la somme de 400.000 lires, la collection d'Antiquités Égyptiennes offerte par Bernardino Drovetti, Consul Général de France en Égypte. Bernardino Drovetti était un piémontais de Barbania qui, après avoir suivi Napoléon, avait obtenu un haut grade dans l'armée et, après la conquête de l'Égypte, avait été nommé Consul de France, poste qu'il occupa jusqu'en 1829, jouissant d'une grande faveur auprès du Vice-roi d'Égypte Mohamed Ali. C'était l'époque où l'expédition de Bonaparte et le bagage de connaissances sur l'Égypte ancienne et moderne grâce aux études d'une commission de "savants" qui avaient suivi Bonaparte et avaient exposé leurs observations dans les in-folio de la "description de l'Égypte", avaient suscité l'enthousiasme de l'Europe.
 C'était l'époque où les consuls des différents pays d'Europe, les voyageurs et les aventuriers rivalisaient pour s'emparer d'antiquités égyptiennes et les revendre ensuite aux meilleurs offrants. La collection Drovetti était la plus riche par le nombre et l'importance des pièces: elle consistait en environ 100 grandes statues, 170 papyrus, stèles, sarcophages avec leurs momies, objets en bronze, amulettes, avec en plus un nombre notable d'objets de la vie quotidienne, révélant un intérêt pour ce qu'on appelle aujourd'hui les témoignages de la culture matérielle, ce qui est extraordinaire pour cette époque. La collection Drovetti consistait surtout en pièces dont la plupart avaient été recueillies en surface et dans la zone de Thèbes, appartenant donc à la période qui va du Nouvel Empire à l'Époque Tardive.
 A part de rares exceptions, des témoignages sur les époques antérieurs (plus de deux mille ans d'histoire) manquaient: de la Préhistoire à l'Ancien Empire et au Moyen Empire. Au cours de la seconde moitié du XIXème siècle on remédia à cette lacune par une série de moulages, de stèles surtout, offert par le Musée du Caire. En 1894, Ernesto Schiaparelli, originaire de Biella, formé à l'école de Gaston Maspero, devint directeur du Musée. Il se mit immédiatement à l'œuvre pour enrichir le Musée, d'abord par des campagnes d'achats et puis par une série de campagnes de fouilles dans des localités attentivement choisies parmi celles qui pouvaient le mieux fournir des documents sur des périodes et des couches de culture, qui n'étaient pas encore représentées au Musée.
 Dès son arrivé à Turin, la collection fut installée dans les salles de l'Académie des Sciences, où elle se trouve encore de nos jours. 
Si la fondation officielle remonte en 1824, sa "préhistoire" se situe même dans la première moitié du XVIIe siècle.
Reproduction d'une statue de la déesse Sekhmet.
Entrée du musée de Turin.
Cour du musée.
Cour du musée.
Groupe sculpté représentant le pharaon avec le dieu Amon.
En calcaire, mesurant : 2,09 mètres de haut, 90 cm de profondeur et 1,12 mètre de large, ce groupe est sans doute du règne de Toutankhamon.
Toutankhamon, après la période amarnienne, rétablit le panthéon divin de la religion traditionnelle et lui-même se consacra au culte d'Amon.
Dans ce groupe, sculpté dans du calcaire blanc, le roi produit de nombreux témoignages de sa soumission au dieu Amon.
Il est proportionnellement plus petit, placé à la gauche d'Amon, coiffé d'un simple némès en tissu au lieu de la couronne haute, il est dans la position debout alors que le dieu est assis ; autant d'éléments qui soulignent une idée d'obéissance dévote.
Le style de ce groupe sculpté est attribué au roi Toutankhamon dont le nom n'est toutefois écrit nulle part.
Le dieu Amon est coiffé d'un mortier que surmontent deux hautes plumes.
Cette sculpture est encore proche de la période amarnienne sur le plan stylistique.
Les yeux des deux figures sont encore gravés dans des orbites profondes, les paupières entrouvertes, contrairement aux visages des périodes précédentes qui étaient sculptés à plat, sur un seul plan.
Au-dessus des cartouches : Le fils de Rê, le Maitre des Couronnes, Horus est en fête, l'aimé d'Amon.
Le roi de Haute et Basse Egypte, (littéralement "Celui du Roseau et de l'Abeille"), le Maitre des Deux Terres, les manifestations de Rê sont inaccessibles, l'élu de Rê, doué de vie comme Rê, puisse-t-il vivre éternellement.
Le dieu Amon tient le signe ankh.
Le roi et le dieu portent une barbe au menton.
Un bracelet orne les poignets du dieu.
Le pagne court du dieu est plissé.
Les pieds des deux statues.
 Le roi a le pied gauche en avant dans le sens de la marche.
Le pharaon montre aussi son amour en glissant son bras sous celui d'Amon, qui sans lui rendre son geste, tient l'ankh, le symbole de la vie, dans sa main gauche. Le roi a la taille haut placée, son abdomen bedonne au-dessus d'un pagne porté bas sur les hanches et il a les cuisses massives de l'idéal amarnien. Les hautes plumes, de la coiffe du dieu Amon, ont été casées.
Le roi est coiffé du némès.
Il est aussi habillé d'un pagne court.
Visage du dieu Amon qui porte un large collier.
Visage du roi coiffé du némès.
Le dieu Amon.